Un collectif de partis opposés au report de l'élection présidentielle vient de voir le jour. Il est composé de candidats à l'élection présidentielle
"A toutes les forces vives de la nation de venir rejoindre le combat puisque le combat n'est pas le leur, c'est le combat de tous les Sénégalais."
Le ton est ainsi donné par Cheikh Tidiane Youm. Le secrétaire général du PUR, Parti de l'Unité et du Rassemblement est aussi le porte-parole du nouveau collectif de l'opposition présenté à la presse mercredi.
Le collectif est composé d'une dizaine de candidats parmi les vingt qui sont dans la course pour la présidentielle. Le groupe rejettele report de l'élection et exige le respect du processus électoral et du calendrier républicain.
"Je pense que tout le monde voit le danger qui se profile à l'horizon et que de toute façon, il est impossible pour ce président de la République de prolonger son mandat. La population est invitée à suivre les candidats, à accompagner les caravanes qui se poursuivent et les mots d'ordre de grève et de ville morte qui seront déclarés" , estime Amadou Bâ, membre du collectif.
Élargir le front
Le collectif espère que cette stratégie va susciter l'adhésion d'autres couches de la vie socio-politique sénégalaise pour élargir le front explique à la DW, Déthié Fall, leader du parti pour la République et le progrès.
"Le front que nous avons mis sur place, le front des candidats à l'élection du 25 février 2024, composé de ces candidats, le FC 25, va contacter toutes les forces vives de la nation, les syndicats, les autres fronts qui existent pour la création d'une plate-forme beaucoup plus grande pour prendre en charge cette question qui nous dépasse, qui dépasse chaque sénégalais."
L'Union européenne interpellée
Le nouveau collectif de l'opposition cherche du soutien au-delà du Sénégal. Son porte-parole Cheikh Tidiane Youm interpelle l'Union européenne.
"Plus précisément l'Union européenne, qu'elle prenne clairement position, qu'elle condamne clairement cette violation, ce coup d'Etat que le président de la République vient de faire."
La porte-parole de la Commission européenne Nabila Massrali, contactée par la Deutsche Welle, exprime l'inquiétude de l'organisation qui exige que le calendrier de départ soit remis en vigueur.
"En lien avec la déclaration de la Cédéao, l'UE demande instamment à la classe politique de prendre rapidement les mesures nécessaires visant à rétablir le calendrier électoral conformément à la constitution du Sénégal et à la charte de la Cedeao".
Autre partenaire important du Sénégal, les Etats-Unis jugent que le vote du parlement sénégalais qui reporte la présidentielle et prolonge le mandat du président Macky Sall jusqu'au 15 décembre n'est pas "légitime".