Sénégal: Mobilisation pour le respect du calendrier électoral - «Aar sunu élection» ouvre le front

Des manifestants fuient devant les gaz lacrymogènes à Dakar, au Sénégal, le 30 mars 2023.
9 Février 2024

A l'image des partis politiques, une quarantaine d'organisations de la société civile, de syndicats, d'associations non gouvernementales, de différents instances religieuses regroupées autour de la plateforme « Aar sunu élection » sont vent debout contre le report des élections présidentielles prévues au 25 février 2024. Face à la presse hier, jeudi 8 février, ces organisations ont annoncé plusieurs actions prochainement pour réclamer le maintien du calendrier électoral à date échue.

« Les revendications, il n'en y a pas deux, il n'en y a pas trois, ce que nous voulons c'est le rétablissement du processus électoral qui entraine ipso facto la tenue de l'élection à date échue, c'est-à-dire le 25 février 2024 conformément à la Constitution qui prévoit que l'élection doit se tenir au moins 45 jours francs ou 30 moins avant l'expiration du mandat du président de la République », lâche Babacar Fall, secrétaire général du Gradec. En termes clairs, d'après le secrétaire général du Gradec membre de la plateforme "Aar Sunu élection" : « Ce que nous voulons, c'est que le décret qui abroge le décret antérieur convoquant le collège électoral soit annulé et que l'élection puisse se tenir à date échue ». Interrogé par ailleurs sur les moyens d'actions mis en place pour arriver au maintien de ce calendrier, il déclare : « Nous sommes une quarantaine d'organisations. Il y a des organisations qui sont dans des secteurs bien déterminés. Mais aujourd'hui, il s'agit d'avoir un plan d'actions glissant qui intègre donc plusieurs actions à la fois, qui vont des pétitions, des prières dans les mosquées et les Eglises, jusqu'à l'organisation des villes mortes et d'une grève générale, disons pour paralyser le pays. »

De leur côté, les syndicats d'enseignants ne sont pas du reste. Face à la presse, Ndongo Sarr, secrétaire général du Cusems qui indique avoir été désigné par ses pairs dans ce combat pour la restauration de la légalité constitutionnelle, renseigne : « Nous avons décidé de nous retrouver, nous autres, les syndicats d'enseignants ce soir à 15h à notre siège et ce pour harmoniser le plan d'actions que nous devrons dérouler la semaine prochaine. » Mais, en attendant a fait noter le Sg du Cusems, « Dès demain, à 10h, nous demandons à l'ensemble de nos collègues, camarades, de tous les ordres du préscolaire au supérieur, d'observer un débrayage». « A l'évidence, samedi, nous allons nous réunir pour évaluer ce plan d'actions que nous entendons dérouler la semaine prochaine dont l'objectif, c'est d'appeler les autorités à la raison, de manière à ce que la légalité constitutionnelle soit restaurée, parce qu'il n'est pas admissible qu'un président de la République au terme de son mandat puisse s'arroger le droit d'allonger comme ça gratuitement son mandat. Cela est inacceptable et avec l'ensemble des forces sociales, nous allons nous mobiliser pour faire en sorte que cela n'arrive pas », a laissé entendre M. Sarr.

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