Tchad: L'opposant Yaya Dillo est mort, a annoncé le procureur

Au Tchad, l'opposant Yaya Dillo est mort hier des suites des blessures qu'il a reçues dans l'assaut du siège de son parti. L'annonce a été faite ce 29 février par le procureur près le tribunal de grande instance de Ndjamena, Oumar Kebellaye, lors d'une conférence de presse. Il y aurait eu « des dizaines de blessés et de morts » et « 26 personnes sont interpellées », toujours selon le procureur. À la mi-journée, le calme est revenu mais internet est toujours coupé dans la capitale tchadienne.

Au siège du Parti socialiste sans frontières (PSF), derrière les militaires qui interdisent toujours l'accès on peut apercevoir le bâtiment, criblé de balles. Le nombre d'impacts et les trous béants dans les murs témoignent de la violence de l'assaut qui a entraîné la mort de l'opposant Yaya Dillo, au Tchad.

Dans une conférence de presse ce 29 février 2024 à Ndjamena, le procureur Oumar Kebellaye a retracé le fil des événements, sans toutefois donner de bilan précis mais en ajoutant que le chargé des finances du PSF dont l'arrestation a déclenché ce cycle de violences mardi 27 février au soir serait bel et bien vivant contrairement à ce qu'avait annoncé son parti.

« Un très mauvais signal pour les élections à venir »

Yaya Dillo, cousin du défunt président tchadien Idriss Deby Itno, est mort un 28 février, trois ans jour pour jour après une première tentative d'arrestation à son domicile au cours de laquelle sa mère et l'un de ses fils ont été tués. Lui-même en avait réchappé de justesse avant de prendre la route de l'exil pendant plusieurs mois.

« Le peuple tchadien ne devrait pas être concerné par ces rivalités familiales au sein du clan qui a géré le pouvoir depuis plus de 30 ans, s'insurge l'opposant Brice Mbäimon qui siège au Conseil national de transition (CNT). Ce n'est pas normal dans une République et c'est un très mauvais signal pour les élections à venir ».

Lors d'une autre conférence de presse ce jeudi, le Secrétaire général du MPS, le parti fondé par l'ancien président Idriss Deby, Mahamat Zen Bada, a eu des mots très durs contre le défunt opposant : « De prétendus acteurs politiques ont tenté de saper le processus de transition au moment où il arrive à son terme » a-t-il déclaré avant de réaffirmer son soutien au président de la transition, Mahamat Idriss Déby, candidat choisi par le parti pour la présidentielle dont le premier tour est prévu le 6 mai prochain.

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