La peine encourue va jusqu'à trois ans de prison pour les personnes reconnues comme appartenant à la communauté LGBTQ, jusqu'à cinq ans pour toute personne qui soutiendrait ces communautés. Une loi qui ne pourra entrer en vigueur qu'avec l'approbation du président. Nana Akuffo-Addo devrait se prononcer dans moins d'une semaine. Mais des associations et des voix internationales dénoncent déjà cette loi.
Grave atteintes aux droits fondamentaux des personnes, mesures anticonstitutionnelles... Des critiques internationales et ghanéennes ne cessent de s'abattre sur ce nouveau texte intitulé : « Droits sexuels humains et valeurs de la famille ». Qu'importe selon Sam George, principal soutien du projet, adopté mercredi 28 février : il s'agit selon lui de protéger les enfants.
« Cette loi vise à arrêter cet assaut mené par certaines forces venues de l'Occident, qui essaient de changer ce que représente la culture ghanéenne et le Ghana. Parce qu'il faut protéger l'innocence des enfants », clame-t-il.
En cas de ce que la loi appelle « promotion » de la culture LGBTQ, cinq ans d'emprisonnement maximum. Une mesure infondée et dangereuse, qui ne fera que renforcer les discriminations, voire les violences selon Michael Akagbro, de l'ONG Centre ghanéen pour un développement démocratique : « Même avant l'adoption de ce texte par le Parlement, les membres de la communauté LGBTQ faisaient déjà l'objet d'attaques dans différentes parties du pays. Cette loi va empirer la situation. Parce qu'avec cette loi, la société va considérer qu'elle a le droit de perpétuer ces agressions, parce qu'elle sera soutenue par cette loi. »
Michael Akagbro, l'assure : son ONG, comme d'autres au Ghana, saisira la justice si cette loi venait à être approuvée par le président, dans moins d'une semaine.