L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (UNEA) s'est tenue du 26 février au 1er mars à Nairobi, au Kenya, où les chefs d'Etat et plus de 5000 représentants des gouvernements, de la société civile et du secteur privé se sont attaqués à certains des défis environnementaux les plus pressants de la planète.
La session de cette année, la sixième depuis le lancement de l'Assemblée en 2014, a vu les pays examiner quelque dix-neuf résolutions visant à faire face à de nombreux défis, qu'il s'agisse de l'arrêt de la désertification à la lutte contre la pollution de l'air. Ces résolutions s'inscrivent dans le cadre d'une initiative plus large de l'UNEA visant à accélérer la campagne mondiale contre la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de la nature et de la biodiversité ainsi que de la pollution et des déchets.
Pour la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement, Inger Andersen, la sixième conférence des Nations unies pour l'environnement a mis particulièrement l'accent sur la manière dont un multilatéralisme renforcé peut aider à atteindre cet objectif. Cette rencontre devrait favoriser une action unie, inclusive et multilatérale qui s'attaquera à tous les aspects de la triple crise planétaire en tant que défi indivisible.
L'Assemblée intervient à un moment critique pour la planète. Le changement climatique s'intensifie, un million d'espèces est en voie d'extinction et la pollution reste l'une des principales causes de décès prématurés dans le monde. Des ministres, des chefs d'entreprise, des scientifiques et des défenseurs de l'environnement du monde entier ont proposé des solutions à cette triple crise planétaire au cours de cinq jours de discussions, y compris des débats de haut niveau dédiés au financement et à la technologie. L'UNEA a également consacré une journée à souligner l'importance des accords multilatéraux sur l'environnement, une série d'accords mondiaux sur l'environnement.
Les chefs de gouvernement ont débattu dix-neuf projets de résolution. Ceux-ci appellent notamment les pays à améliorer la qualité de l'air, à lutter contre le changement climatique, à limiter la pollution chimique, à lutter contre la désertification et à mettre fin à l'appauvrissement de la biodiversité. Les résolutions de l'UNEA ne sont pas juridiquement contraignantes, mais elles sont considérées comme une première étape importante sur la voie des accords mondiaux sur l'environnement et de l'élaboration de politiques nationales. La plupart des discussions de l'UNEA-6 ont porté sur la manière dont la triple crise planétaire enracine la pauvreté et creuse le fossé entre les riches et les pauvres.
Les dirigeants ont profité de l'Assemblée pour renouveler les appels à progresser dans la réalisation des objectifs de développement durable, un plan d'action mondial pour la protection de la planète et la promotion de la prospérité. Seuls 15 % des objectifs, qui doivent être atteints en 2030, sont en bonne voie. « Nous devons trouver des moyens pratiques de faire progresser le droit de l'homme à un environnement sain, qui est essentiel pour le développement durable », a déclaré Leila Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et présidente de l'UNEA-6. « Nous savons que lorsque nous protégeons le monde naturel, la santé publique s'améliore. Lorsque nous nous concentrons sur des solutions durables à la crise climatique, nos économies deviennent plus fortes », a-t-elle poursuivi.
Cette année marque le 10e anniversaire de l'UNEA. Les sessions précédentes ont joué un rôle déterminant dans l'élaboration de la politique environnementale mondiale. En 2022, l'UNEA s'est achevée sur un accord entre les pays pour lancer des négociations sur un instrument mondial juridiquement contraignant visant à mettre fin à la pollution plastique. Cet événement s'inscrit dans une série de jalons environnementaux récents. En septembre dernier, les pays et les entreprises ont signé un pacte historique visant à prévenir la pollution due aux produits chimiques et aux déchets. Deux mois plus tard, lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique, les pays se sont engagés pour la première fois à abandonner les combustibles fossiles qui surchauffent la Terre et provoquent le changement climatique.
Selon les observateurs, le véritable test de l'UNEA-6 sera de savoir s'il peut s'appuyer sur ces succès et unir le monde pour une action cruciale contre le changement climatique, la perte de la nature et la pollution. Rappelons que l'UNEA est le principal organe décisionnel mondial en matière d'environnement et regroupe les 193 Etats membres des Nations unies.