L'Afrique défie les pronostics pour devenir la deuxième région du monde à la croissance la plus rapide, déclare Akinwumi Adesina aux ambassadeurs à Abidjan

Dr Adesina received a Doctor of Business Administration at Bayero University’s 38th convocation.
29 Février 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Les pays africains continuent d'enregistrer une croissance économique plus rapide que la moyenne mondiale de 3 %, faisant preuve de résilience face à plusieurs défis, dont le changement climatique, les tensions géopolitiques, la hausse de l'inflation, l'insécurité alimentaire et l'augmentation de la dette.

« Selon les prévisions, l'Afrique comptera onze des vingt économies à la croissance la plus rapide au monde en 2024 », a déclaré le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, ajoutant que « quinze pays africains ont enregistré une croissance de leur production de plus de 5 % ».

M. Adesina s'exprimait jeudi lors du déjeuner annuel offert par la Banque aux ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques ainsi qu'aux représentants d'organisations internationales basées à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

La semaine dernière, lors du Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, la Banque africaine de développement a lancé son rapport sur les Performances et perspectives macroéconomiques en Afrique 2024. Ce rapport montre que l'Afrique devrait rester la région du monde où la croissance est la plus rapide, après l'Asie, dépassant la moyenne mondiale de 3 % enregistrée en 2023.

« Tout le travail de la Banque africaine de développement consiste à aider les pays à renforcer leur résilience, que ce soit face aux chocs économiques externes, aux chocs climatiques ou aux variations des taux d'intérêt mondiaux qui ont continué de faire pression sur les capacités de service de la dette et sur la dépréciation des devises, faisant grimper l'inflation », a déclaré M. Adesina.

La Banque a repris les déjeuners diplomatiques après près de cinq ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19. Il s'agissait ainsi du premier déjeuner diplomatique depuis 2019, le dernier ayant eu lieu quelques mois avant que les actionnaires de la Banque ne conviennent collectivement d'une augmentation significative de 150 % du capital de l'institution, le faisant passer de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars -- la plus importante augmentation de capital dans l'histoire de la Banque créée en 1964.

En outre, a ajouté M. Adesina, la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement a bénéficié d'un montant record de 8,9 milliards de dollars de contributions des pays donateurs, soit la reconstitution la plus importante de l'histoire du Fonds depuis sa création en 1973.

Le Fonds africain de développement sera en mesure de faire encore plus, grâce à l'autorisation donnée au Fonds par les gouverneurs du Groupe de la Banque d'utiliser ses capitaux propres pour lever des fonds sur les marchés de capitaux. « Cette décision historique, prise par nos gouverneurs lors des Assemblées annuelles 2023, tenues à Charm el-Cheikh, en Égypte, permettra au Fonds africain de développement de lever 27 milliards de dollars supplémentaires pour accroître l'aide au développement économique des 37 pays à faible revenu », a-t-il souligné.

M. Adesina a présenté aux diplomates les innovations financières du Groupe de la Banque. « Il y a quelques semaines à peine, la Banque a lancé la toute première émission de capital hybride sur le marché des capitaux, une première mondiale pour une banque multilatérale de développement. L'émission de capital hybride de 750 millions de dollars, sursouscrite à hauteur de six milliards de dollars, est une référence au niveau mondial. »

Il a également évoqué le travail de l'institution avec la Banque interaméricaine de développement sur la manière d'optimiser l'utilisation des droits de tirage spéciaux (DTS) des pays riches en les réacheminant par l'intermédiaire de la Banque africaine de développement. Ce réacheminement des DTS par l'intermédiaire de la Banque permettra de multiplier la valeur des DTS par trois ou quatre grâce un effet de levier.

M. Adesina a indiqué que les Conseils d'administration du Groupe de la Banque avaient approuvé, l'an dernier, 159 opérations pour les pays, d'une valeur de dix milliards de dollars, ce qui représente le deuxième niveau de financement le plus élevé dans l'histoire de la Banque.

Dans l'ensemble, a-t-il ajouté, les opérations de la Banque ont eu un impact direct sur la vie de 400 millions d'Africains au cours des sept dernières années.

Parmi les opérations réalisées au cours de cette période figure le financement de plus de 44 milliards de dollars d'infrastructures, ce qui fait de la Banque le plus grand bailleur de fonds multilatéral pour les infrastructures en Afrique.

Le développement des infrastructures comprend, entre autres, la construction de mégaponts tels que le pont Sénégambie qui relie désormais la Gambie et le Sénégal.

La Banque a également fourni 500 millions de dollars pour soutenir le développement du corridor de Lobito qui reliera l'Angola, la Zambie et la République démocratique du Congo, en partenariat étroit avec la Société de financement international du développement des États-Unis et Africa Finance Corporation.

La construction du quatrième pont dans la capitale économique Abidjan a été financée par le Groupe de la Banque africaine de développement.

Depuis l'élection de M. Adesina à la présidence du Groupe de la Banque en 2015, les investissements de l'institution en Côte d'Ivoire ont plus que quintuplé, passant de 460 millions de dollars en 2015 à 3,1 milliards de dollars en 2023.

Des initiatives telles que la Facilité africaine de production alimentaire d'urgence, dotée de 1,5 milliard de dollars, et le Sommet « Nourrir l'Afrique », qui a mobilisé à ce jour 72 milliards de dollars, soulignent le leadership de la Banque dans la lutte contre le changement climatique et la promotion de l'innovation dans le secteur agricole.

La stratégie de la Banque en matière d'infrastructures sanitaires de qualité et son plan d'action pharmaceutique visent à remédier aux déficits en infrastructures sanitaires et à renforcer l'industrie pharmaceutique africaine. Elle contribue ainsi à améliorer l'accès aux soins de santé et l'autosuffisance en matière de production de médicaments. La Banque fournira trois milliards de dollars pour financer les infrastructures de santé au cours des dix prochaines années.

Récemment, la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique, créée par la Banque en 2022 pour aider le continent à fabriquer ses propres médicaments et vaccins, a été présentée par Devex comme l'une des 24 organisations de développement à suivre en 2024.

Les diplomates ont également appris que la Banque mettait en oeuvre plusieurs initiatives visant à élargir les opportunités économiques et à améliorer les compétences des jeunes et des femmes en Afrique.

« Nous encourageons la Banque africaine de développement à poursuivre son engagement et ses réformes pour mieux répondre aux attentes des populations en matière d'accès à un développement économique, social et environnemental durable. Que Dieu bénisse l'Afrique, terre de croissance et de prospérité », a salué Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique et doyen du corps diplomatique en Côte d'Ivoire.

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