Au Gabon, cette concertation de grande ampleur est censée rassembler toutes les forces vives de la nation, huit mois après le coup d'État et la chute du président Ali Bongo. Le dialogue doit aider à créer de nouvelles institutions, réformer le système politique, faire évoluer la société gabonaise. Les participants sont en train d'être choisis. Tous les partis politiques, soit plus d'une centaine, ont notamment jusqu'à ce jeudi pour envoyer une liste de quatre représentants. Dans le même temps, le profil du dialogue se précise.
Au Gabon, la phase dite « populaire » vient de s'achever. Quelque 38 000 contributions de Gabonais livrant leur diagnostic sur l'état du pays et leurs solutions ont été reçues. Les organisateurs définissent maintenant les participants, sachant qu'on en attend environ un millier. Le pays compte par exemple une centaine de partis, dont certains sont des coquilles vides. Mais le gouvernement a sollicité tous ceux légalement autorisés. « On sait bien que certains ont été créés par opportunisme. Mais l'important c'est qu'ils soient officiellement reconnus. Nous ne sommes pas là pour faire la police », confie un organisateur.
Chacun fournit une liste de quatre représentants, mais tous n'iront pas forcément au dialogue. Gouvernement et CTRI pourraient réduire certaines délégations. Quelques inquiétudes se font d'ailleurs jour ces derniers temps, comme en témoigne Guy Nzouba Ndama, président du parti Les Démocrates, joint par Sébastien Nemeth du service Afrique de RFI. « Je réitère ce souhait qu'un comité préparatoire soit mis en place et prenne contact avec les protagonistes pour voir quel format (choisir). Il faut que les choses soient claires dès le départ. Il ne faut pas qu'à l'ouverture du dialogue on se lance dans des questions de procédure qui vont nous faire perdre du temps. Pour cela, il faut éviter que le gouvernement soit juge et partie ! »
.On attend environ 8000 personnes aux cérémonies d'ouverture et de clôture. Les participants aux travaux devraient être répartis dans trois commissions (politique, économique et sociale), ainsi qu'une douzaine de sous-commissions. Soit parfois une centaine de personnes par groupe. Le coup d'envoi est pressenti début avril, peut-être le 2, afin de s'étaler sur un mois tout en respectant le calendrier de transition.