Afrique: Journée du 8 mars - Garantir l'investissement nécessaire en faveur des femmes

Ashley Farakeza, 23 ans, sait fabriquer des cadres de fenêtres et de portes, et fait de la peinture et du meulage.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans un article publié à l'occasion de la célébration de la 114e Journée internationale des femmes, a rappelé que trois conditions s'imposaient pour garantir l'investissement nécessaire en faveur des femmes et des filles.

La première condition consiste à accroître les financements abordables et à long terme pour le développement durable et l'action climatique avant de s'attaquer à la crise de la dette qui étrangle de nombreuses économies en développement. « Sans cela, les pays n'auront tout simplement pas les fonds nécessaires pour investir en faveur des femmes et des filles. Nous devons immédiatement agir pour donner un répit aux pays qui croulent sous le poids de la dette et pour encourager les banques multilatérales de développement à mobiliser beaucoup plus de financements privés et abordables. À long terme, nous devons réformer l'architecture financière internationale et la rendre bien plus réceptive aux besoins des pays en développement », a expliqué le secrétaire général des Nations unies.

Les pays doivent ensuite donner la priorité à l'égalité en faveur des femmes et des filles, tout en sachant que l'égalité n'est pas une simple question de droits, mais le fondement même de sociétés pacifiques et prospères. « Il faut donc que les gouvernements s'attaquent activement à la discrimination, investissent dans des programmes de soutien aux femmes et aux filles et veillent à ce que les politiques, les budgets et les investissements répondent à leurs besoins », a-t-il poursuivi.

Comme troisième condition, il a souligné la nécessité d'augmenter le nombre de femmes qui occupent des postes de direction. Les femmes au pouvoir peuvent, a indiqué Antonio Guterres, contribuer à stimuler les investissements dans des mesures et des programmes qui répondent aux besoins des femmes et des filles. Il s'est particulièrement dit fier du fait de constater que, depuis le début de son mandat et pour la première fois dans l'histoire, on compte un nombre égal de femmes et d'hommes parmi les hauts responsables de l'ensemble du système des Nations unies.

Eliminer les stéréotypes

L'édition 2024 de la Journée internationale des femmes est placée sur le thème « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Le secrétaire général des Nations unies a noté des progrès dans la lutte pour les droits des femmes menée au cours des cinquante dernières années. D'après lui, les femmes et les filles ont renversé les barrières, déconstruit les stéréotypes et contribué à un monde plus juste et plus égalitaire. Les droits des femmes ont enfin été reconnus comme des droits humains fondamentaux et universels. Des centaines de millions de filles supplémentaires sont scolarisées dans le monde entier et des pionnières ont brisé les plafonds de verre à travers le monde. Des progrès qui restent encore menacés car des années-lumière séparent de la pleine égalité.

« Des milliards de femmes et de filles font face à la marginalisation, à l'injustice et à la discrimination, tandis que des millénaires de domination masculine continuent de façonner les sociétés. L'épidémie persistante de violence de genre fait honte à l'humanité. Les mutilations génitales féminines menacent chaque année plus de quatre millions de filles. La discrimination à l'égard des femmes et des filles demeure parfaitement légale dans une grande partie du monde. Dans certains endroits, cela entrave l'accès des femmes à la propriété. Ailleurs, cela permet aux hommes de violer leurs épouses en toute impunité », a dénoncé Antonio Guterres.

C'est ainsi qu'il a prévenu qu'au rythme actuel, la pleine égalité juridique pour les femmes ne sera pas atteinte avant trois cents ans, tout comme il sera difficile de mettre un terme aux mariages d'enfants. « Ce rythme de progression est franchement insultant. La moitié de l'humanité ne peut attendre des siècles pour exercer ses droits. L'égalité, c'est pour maintenant. Il faut donc accélérer la progression dans ce sens. Une progression qui passe par une ambition politique et par des investissements le thème choisi, cette année, pour la Journée internationale des femmes », a-t-il déclaré.

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