Sénégal - Un projet financé par la Banque africaine de développement améliore l'accès à l'eau potable et l'assainissement des populations de deux grandes villes et trois régions rurales

La Banque africaine de développement va permettre la réhabilitation et la sécurisation des ouvrages d’alimentation en eau potable de six gros centres ruraux du Sénégal.
7 Mars 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Lancé en 2014 au Sénégal, le Projet sectoriel eau et assainissement s'achève en décembre 2024. Financé à hauteur de 15 millions de dollars américains par le Fonds africain de développement, le guichet de prêt à taux concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement, et le fonds fiduciaire Initiative pour l'alimentation en eau et l'assainissement en milieu rural, le projet a permis d'améliorer l'accès à l'eau potable et l'assainissement des populations des régions rurales de Louga, Kaffrine et Tambacounda et des villes de Dakar et de Ziguinchor.

Dans son Rapport sur l'état d'exécution et sur les résultats du projet, publié le 30 janvier 2024, la Banque africaine de développement relève que l'accès à l'eau potable s'est durablement renforcé dans ces trois régions. Au moins, 137 000 personnes ont désormais accès - de façon durable - à l'eau potable et 131 000 personnes ont accès à des services d'assainissement améliorés. Quelque 126 000 personnes habitant à Dakar et Ziguinchor, ont désormais accès aux branchements d'eau potable et aux services d'assainissement.

Le taux de prévalence du paludisme a baissé d'un point de pourcentage, passant de 3% à 2% pour un objectif final fixé à 1,5%. Pour les maladies diarrhéiques, le taux a reculé à 3%, contre 4,8% au début du projet. L'objectif est de réduire la prévalence à 2,1%.

Le projet a, en outre, permis de réaliser de nombreuses infrastructures. Il a notamment contribué à la construction d'une station de pompage d'eau à Dakar et d'une autre à Ziguinchor. 17 000 latrines familiales ont été construites dans les deux villes et les régions ainsi que 85 édicules publics, 20 forages et 20 alimentations en eau potable. Le projet a permis de créer 500 emplois permanents.

Bocar Cissé, responsable du projet à la Banque africaine de développement, fait, dans cet entretien, l'état des lieux des impacts du projet avant son achèvement prévu en décembre prochain.

1- Des milliers de personnes ont désormais accès à l'eau potable et à des services d'assainissement dans deux grandes villes et trois régions rurales du Sénégal grâce au Projet sectoriel eau et assainissement. L'objectif de départ est-il à portée de main ?

L'objectif de départ est à portée de main. Concernant le volet approvisionnement en eau potable et assainissement (AEPA) dans les trois régions et dans la ville de Dakar, l'objectif est largement atteint et même dépassé. Par contre, concernant l'assainissement de la ville de Ziguinchor, le lot 1 relatif aux réseaux des eaux usées et des stations de pompage est réalisé à 100 % mais le lot 2 relatif à la réalisation de la station de traitement des eaux usées n'est toujours pas réalisé. Le projet a souffert de la mobilisation tardive de la contrepartie nationale et de la défaillance de la première entreprise chargée des travaux. Les dossiers d'appels d'offre ont été relancés en 2022 et le contrat attribué à une autre entreprise. Ces activités seront réalisées d'ici la fin du projet.

2- Le projet a enregistré des résultats intéressants en matière de lutte contre le paludisme et les maladies diarrhéiques. L'objectif est-il de mettre fin au paludisme dans ces zones ?

Nous rêvons d'un monde débarrassé du paludisme. Dans le cadre de ce projet, il est prévu une réduction de 50 % des cas de paludisme dans ces zones où la prévalence était de 9 %. Les autres maladies hydriques qui devraient voir leur taux de prévalence réduit de moitié sont la fièvre typhoïde et la diarrhée simple.

3- Quelles sont les premières remontées d'information des populations bénéficiaires ?

Les bénéficiaires, surtout en milieu rural, sont généralement très satisfaits. Je me souviens d'une dame que nous avons rencontrée à Liger, dans la région de Louga qui nous expliquait comment elle était heureuse d'avoir un robinet dans son village alors qu'avant le projet, elle et ses filles, à tour de rôle, consacraient cinq heures ou plus par jour à la collecte de l'eau. Aujourd'hui, ses filles, disait-elle, investissent ce temps économisé dans leurs études et elle dans des activités génératrices de revenus.

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