Le député Jean Michel Nintcheu, président du Front pour le changement du Cameroun (FCC), se retrouve au coeur d'une lutte de pouvoir orchestrée par le gouvernement camerounais. Sous les projecteurs du ministre de l'administration territoriale, PAUL ATANGA NJI, Nintcheu se voit menacé d'une levée d'immunité. Dans un communiqué daté du 12 mars 2024, le ministre affirmait que la qualité de parlementaire ne saurait être une impunité pour défier l'autorité de l'État.
La dernière manoeuvre en cours vise à lier Nintcheu à des activités sécessionnistes, notamment sa rencontre avec le leader sécessionniste anglophone, SISSUKU AYUK TABE. Cette visite, présentée comme une simple courtoisie, pourrait être interprétée comme une incitation à la rébellion. Nintcheu se retrouve ainsi dans le collimateur du gouvernement, accusé de vouloir affaiblir sa position politique.
La situation se complexifie davantage avec la plainte déposée par Nintcheu contre le Secrétaire général de la Présidence, le ministre d'État Ferdinand Ngoh Ngoh, pour usurpation de fonction. Cette action a suscité l'ire de Ngoh Ngoh, révélant une tension palpable au sein de la sphère politique camerounaise.
Cependant, l'enjeu global dépasse la simple confrontation entre Nintcheu et le gouvernement. Il s'agit en réalité d'un stratagème visant à entraver la candidature de Maurice Kamto pour la présidentielle 2025. En cherchant à lever l'immunité de Nintcheu et à le traduire devant le tribunal militaire, le gouvernement espère le priver de son mandat électif, compromettant ainsi les ambitions de l'Alliance pour le changement (APC), dont Kamto est le candidat désigné.