L'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats du Cameroun, Me Charles Tchoungang, s'est insurgé contre l'interdiction des coalitions par le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
Qualifiant cette décision de "juridisme inutile", Me Tchoungang a martelé qu'elle constitue une violation flagrante de la liberté de réunion, un droit fondamental garanti par la Constitution camerounaise.
L'ancien bâtonnier a rappelé que les responsables de partis politiques peuvent se réunir à titre privé, en tant qu'amis, sans aucune restriction. S'ils veulent se réunir en public, il suffit que l'hôte de la rencontre fasse une déclaration, a-t-il précisé.
Me Tchoungang n'est pas le seul à s'être offusqué de cette mesure liberticide. L'opposition et la société civile camerounaises la condamnent unanimement, y voyant une tentative du gouvernement de museler toute voix discordante.
Le gouvernement, de son côté, justifie cette interdiction par la nécessité de prévenir les troubles à l'ordre public.
Cependant, cette justification est loin de convaincre, d'autant plus que le Cameroun traverse une période de tensions politiques exacerbées par la contestation de la réélection du président Paul Biya.
L'interdiction des coalitions est une nouvelle illustration du recul de la démocratie au Cameroun.
Il est urgent que le gouvernement revienne sur cette décision et respecte les droits fondamentaux des citoyens camerounais, a conclu Me Tchoungang.