Afrique: Plaidoyer de l'Afrodad pour l'implication des médias dans la recherche de solution face à la dette africaine

La 4éme édition de l’Initiative Afrodad pour les médias s’est ouvert ce mardi 19 mars à Abidjan.
19 Mars 2024

« Responsabiliser les médias pour une campagne efficace sur la dette africaine ». C’est le thème développé lors de la 4ème édition de l’African Forum And Network on Debt and Development (Afrodad) qui s’est ouvert ce mardi 19 mars 2024 à Abidjan.

A cet effet, Fidélité Nshimiyimana, responsable des campagnes et de la communication a dévoilé la mission de l’association qui, selon elle, vise à contribuer au développement économique de la Côte d’Ivoire mais également des pays qui ont un manquement précoce sur le plan économique.

Devant cet état de fait, Afrodad accompagne ces pays-là à trouver des solutions pour avoir une situation stable. Pour se faire, l’inclusion des médias pour développer et amener nos différentes idées afin de résoudre ce problème devient un impératif, estime Mme Nshimiyimana.

Un membre ougandais de l’Afrodad met en exergue le rôle des médias dans cette initiative qui joue un rôle de vulgarisateur des informations qui émanent de ce sujet.

A cet effet, Afrodad a été mise en place en 2021 dans le but de lutter pour l’amélioration du développement économique de l’Afrique sans l’aide des autres pays étrangers.

Dans la même perspective, Joshua Otieno, analyste politique a exposé sur la situation actuelle de la dette publique en Afrique. Selon lui, en 2020, « nous avons réalisé que la dette africaine a augmenté d’une manière drastique, soit 70% ».

M. Otieno a également souligné qu’au début des années 2000, la dette africaine s’élevait à 238 milliards de dollars et moins d’un cinquième de la dette était détenue par le secteur privé.

Face à cela, « nous avons décidé de trouver une façon de réduire la dette en mettant en place un système qui va éduquer les populations en collaboration en l’Union Africaine », a déclaré Joshua Otieno.

Lors d’un événement organisé par l’organisme continental basé à Addis-Abeba, il a mesuré l’ampleur du problème auquel le continent fait face. Ainsi, l’analyste politique a exhorté les pays africains à travailler ensemble et pour régler ce problème cruciale pour un développement économique.

A l’en croire, ce même obstacle réside du fait que nos pays sont en manque de système économique qui puisse accorder leur propre financement aux populations.

Pour le cas du secteur informel, il estime que le déficit de financement constaté pousse les acteurs à accumuler les dettes. Dès lors, les pays africains devraient créer des moyens de financement propres qui vont garantir l’autonomie du continent.

A cet égard, Joshua Otieno d’assurer que « nous devons réfléchir d’ici 2026 pour fournir des fonds qui puissent générer du développement économique de l’Afrique ».

Des propositions aux gouvernements pour sortir de la dette

Cette rencontre aux bords de la lagune Ebrié a permis de faire sortir des idées et des propositions qui pourraient permettre aux gouvernements d’en tirer profit.

Dans cette optique, Joshua Otieno a proposé, lors de sa présentation, la construction d’une position continentale commune qui, selon lui, nécessitera de comprendre les acteurs concernés.

A cela s’ajoute la nécessité de comprendre les acteurs de cet écosystème qui « nous permet d’être sur la bonne voie », estime-t-il.

Le traité d’Abuja de 2014 prévoit la création d’un fonds monétaire africain, d’une banque africaine d’investissement et d’une banque centrale africaine.

De ce fait, l’analyste politique s’est réjoui de cette dynamique en attestant que l’Afrique ait son propre ossature de son architecture financière.

Parallèlement, Dre Lyla Latif, co-fondateur du Committee on Fiscal Studies, conseiller juridique principal auprès du ministère de l’information, des communications et de l’économie numérique du Kenya a partagé un rapport et enquête qu’elle a faite sur la dette publique.

Selon le document, les journalistes ont un rôle important à jouer qui est d’assurer la responsabilité, la transparence et la gestion financière responsable du gouvernement.

Dans la même foulée, Dre Latif de rapporter que la dette publique a des implications de grandes portée sur la stabilité économique, le développement et le bien-être des citoyens d’un pays.

Par conséquent, elle a indiqué qu’il est essentiel pour que les journalistes examinent et rapportent de manière approfondie les termes, les conditions et les conséquences potentielles des accords de prêts conclus par leurs gouvernements.

Pour sa part, elle a souligné le fait que les gouvernements devraient axer la priorité sur leurs intérêts afin de savoir sur quels pays se tourner. Mais également, mettre le bien-être et le développement du pays en avant car la dette ne doit pas faire de sorte que le pays soit relègue au second plan et s’empêcher de se développer.

Bien que les Etats ne peuvent pas se passer de la dette, Dre Latif de proposer qu’ils travaillent sur la conception des accords dans le but de mettre en exergue leurs intérêts.

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