Fermé depuis le 19 mars à la suite d'affrontements entre des milices locales et une force du ministère de l'Intérieur, le principal passage frontalier entre la Libye et la Tunisie, restera fermé, « le temps qu'il faut » pour mettre fin aux « trafics » qui y transitent, a annoncé Imad Trabelsi, le ministre libyen de l'Intérieur lors d'une conférence de presse à Tripoli dans la soirée du 21 mars.
Il faut « sécuriser les frontières et combattre la criminalité et les trafics », a martelé le ministre de l'Intérieur du gouvernement de Tripoli qui essaie d'appliquer un plan sécuritaire pour lutter contre la contrebande et le trafic. Très remonté et entouré de ses hommes, le ministre a affirmé que les autorités ne reculeront pas « face aux trafiquants de drogue et contrebandiers ». Il a décrit le poste frontière de Ras Jedir situé dans le nord-ouest du pays comme « l'un des plus grands points de contrebande et de criminalité au monde ».
« Je ne laisserai pas ce passage ouvert »
Imad Trabelsi est allé jusqu'à menacer de fermer définitivement ce poste-frontière : « Si le poste-frontière de Ras Jedir n'est pas mis sous l'autorité de l'État, pour le sécuriser par la force de la région militaire de la côte-ouest, une force rattachée au ministère de l'Intérieur et dirigée par l'officier responsable du poste-frontalier, je ne laisserai pas ce passage ouvert. Cette région est frontalière avec un pays voisin et cela ne pourra pas continuer comme cela. Nous avons deux autres postes frontaliers al 'Assa et Machfa-al Saleh, et dès demain, je pourrais avoir le budget pour les rétablir. Ras Jedir, nous la fermerons par des blocs de béton. »
Le 19 mars, la force de l'application de la loi, rattachée au ministère de l'Intérieur dépêchée à Ras Jedir pour stopper les contrebandes et assurer la sécurité des voyageurs, a été prise pour cible par des groupes armés issus de la ville de Zouara, à 60 kilomètres de la frontière.
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