Depuis la fermeture, mardi 19 mars, du poste-frontière Ras Jedir reliant la Libye à la Tunisie, suite à des affrontements, la situation demeure tendue à l'ouest libyen. Des réunions de coordination se multiplient pour désamorcer la crise.
Des responsables politiques, sécuritaires et militaires à Tripoli, et des dignitaires de Zouara et d'autres villes frontalières avec la Tunisie, participent à des réunions pour éviter un possible embrasement militaire.
Ce poste-frontière est dirigé, depuis 2011, par des groupes armés, originaires notamment de la ville libyenne de Zouara. Ces derniers le considèrent comme leur chasse gardée et se livrent à un trafic très lucratif. Les forces envoyées, le 16 mars, par le ministère de l'Intérieur pour en prendre le contrôle ont été attaquées, entraînant, depuis, la fermeture de Ras Jedir.
Ce sera probablement l'armée de l'ouest libyen qui interviendra, au final, pour reprendre le contrôle de ce poste-frontière, mais en coordination avec les dignitaires locaux. Une force spéciale a été formée dans ce but et attend l'ordre pour intervenir.
Selon Imad Trabelsi, ministre de l'Intérieur, la fermeture de ce poste frontière, « l'un des plus grands points de trafic au monde », se prolongera le temps qu'il faut « pour mettre fin aux trafics ».
« Tous les douaniers à Ras Jedir seront remplacés et de véritables dispositifs de sécurité seront mis en place », a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Ces déclarations ont cependant suscité de nombreuses réactions. Ses détracteurs ont dénoncé un « deux poids et deux mesures », par rapport à d'autres villes libyennes où le trafic est très développé, comme au port de Misrata ou encore au port et à la raffinerie de Zaouia. Des dignitaires de Zouara dénoncent également la légalité du gouvernement Dbeibah pour prendre de telles décisions sécuritaires.
La situation reste donc très tendue, alors que les camions s'entassent à la frontière du côté tunisien. Certains ont demandé l'autorisation de passer par un autre poste frontière, al-Dhaiba-Wazen, beaucoup plus petit et où les chauffeurs pourraient attendre deux jours avant d'entrer en Libye.