L'initiative RASME (« Remote Appraisal, Supervision, Monitoring and Evaluation ») a été lancée récemment au Kenya, pays qui rejoint ainsi 31 autres pays membres régionaux utilisateurs de RASME.
L'outil numérique recueille des données géolocalisées sur le terrain à l'aide d'appareils mobiles, renforçant ainsi la supervision des projets. Les données sont stockées de manière sécurisée et centralisée pour en faciliter l'accès et l'analyse par les parties prenantes autorisées.
Le lancement, qui a eu lieu le 4 mars dernier à Nairobi, a été suivi d'une formation du 5 au 7 mars, au cours de laquelle 100 participants, dont des membres du personnel de la Banque, des représentants du Trésor national, des ministères et des agences d'exécution, ainsi que des membres du personnel de la Banque mondiale, ont appris à utiliser l'outil.
RASME est le fruit d'une collaboration entre le Groupe de la Banque, la plateforme « Geo-Enabling pour le suivi et la supervision » de la Banque mondiale et la Fondation KoBoToolbox, une organisation non gouvernementale affiliée à la Harvard Humanitarian Initiative, qui permet la collecte et l'analyse de données géolocalisées en temps réel.
La fiabilité des données collectées à distance, associée à la possibilité de les examiner dans n'importe quel endroit, contribue à améliorer le suivi et l'évaluation des projets de la Banque. Cela facilitera la mise en oeuvre efficace des projets à la fois pour la Banque, pour ses pays membres régionaux et pour d'autres partenaires du développement.
Dans son allocution d'ouverture, Eva Ruganzu, cheffe de la Division chargée de la mise en oeuvre des projets de la Banque, représentant la directrice générale pour l'Afrique de l'Est, Nnenna Nwabufo, a observé que la collaboration entre la Banque, les agences gouvernementales et les institutions partenaires se développait, améliorant ainsi l'empreinte des objectifs de développement au Kenya, qui est, depuis de nombreuses années, l'un des plus grands pays bénéficiaires des ressources de la Banque. Son portefeuille, en constante augmentation, est aligné sur les investissements prioritaires du gouvernement.
« Le programme RASME, qui constitue un instrument supplémentaire, nous aidera sans aucun doute dans cette tâche importante qu'est la mise en oeuvre et le suivi des projets de développement », a-t-elle déclaré.
Dans son discours d'ouverture, Michael Kahiti, directeur de la planification et chef de la division Afrique au Trésor national du Kenya, s'est montré très enthousiaste. Faisant l'éloge de RASME, il a remercié la Banque d'avoir déployé cette initiative pour la supervision et le suivi des projets de son portefeuille actif au Kenya, qui est actuellement évalué à 3,98 milliards de dollars.
« RASME est la clé qui nous permettra de voir plus rapidement les résultats de nos projets, car il est axé sur les données (...) Là où se trouvent les données (numériques) se trouve la vérité ; nous pourrons avoir une vision claire de l'avancement de nos projets de développement. Nous nous réjouissons de travailler ensemble pour faire de RASME un succès », a-t-il salué.
Lors d'une session de formation de deux jours, les participants ont appris à utiliser les outils de collecte et d'analyse de données de RASME. Nombre d'entre eux ont décrit la plateforme comme étant pragmatique et bien conçue.
Pour Jérôme Mwanzia, chef de projet pour le Projet de soutien au développement des zones vertes du Kenya Forest Service, financé par la Banque africaine de développement, la plateforme « est pratique ; elle facilitera le suivi des projets et vient compléter les outils dont nous disposons déjà dans nos institutions. Le plus intéressant, c'est que la collecte des données peut se faire même lorsque les appareils sont hors ligne. »
Tabitha Njenga, du Bureau de l'auditeur général, considère que RASME est un outil efficace qui permet de gagner du temps. « La formation a démontré qu'il est possible d'obtenir des données en temps réel en collaborant avec des collègues sur le terrain. Il est possible de renseigner les données depuis l'endroit où l'on se trouve, et de les contrôler depuis cet endroit. C'est également un outil convivial », a-t-elle fait remarquer.