Assemblées annuelles 2025 - Dix ans d'investissements ont permis de raccorder plus de 25 millions de personnes à l'électricité

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, visite le complexe solaire Noor Ouarzazate, au Maroc, le 22 juillet 2016.
3 Avril 2025
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African Development Bank (Abidjan)

« L'Afrique est tout simplement fatiguée d'être dans l'obscurité (...) Nous devons sortir l'Afrique de l'obscurité, un point c'est tout. » Par cet appel émouvant, mais ferme, lancé en septembre 2016 à New York, un an après son élection à la tête du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina érigeait en impératif moral et économique le fait de répondre aux besoins énergétiques des populations du continent.

Alors que 600 millions de personnes en Afrique n'ont toujours pas accès, aujourd'hui, à l'électricité et que près d'un milliard d'entre elles ne disposent pas de solutions de cuisson propre, le Groupe de la Banque s'est engagé à hauteur de 12,74 milliards de dollars (8,83 milliards d'Unités de compte) d'investissements entre 2016 et 2024 pour raccorder plus de 25 millions d'Africains à l'électricité et mettre ainsi un terme à leur cauchemar d'une vie dans l'obscurité, plombée par la contrainte de s'éclairer la nuit avec une lampe à huile ou un feu de paille.

Ces investissements énergétiques incarnent pleinement la vision des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement, dont le thème « Tirer le meilleur parti du capital de l'Afrique pour favoriser son développement » appelle à une mobilisation intelligente des ressources endogènes du continent. L'énergie constitue non seulement l'un des plus grands capitaux naturels de l'Afrique, mais aussi un véritable catalyseur pour briser le cercle vicieux de pauvreté. Avec ses ressources solaires inégalées, son potentiel hydroélectrique immense, ses corridors éoliens et ses réserves géothermiques, l'Afrique possède un capital énergétique sous-utilisé dont la valorisation intelligente peut transformer les économies à faible productivité en moteurs de croissance inclusive et durable. En libérant ce potentiel, le continent peut réduire sa dépendance aux financements extérieurs et mettre en oeuvre des réformes de politiques publiques intelligentes et stratégiques.

C'est pourquoi, dans son pilier « éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie » qui figure parmi ses cinq priorités stratégiques, les « High 5 », le Groupe de la Banque a axé sa stratégie d'investissement sur les énergies renouvelables.

Dans le cadre de son « New Deal pour l'énergie en Afrique », qui vise à atteindre l'accès universel à l'électricité d'ici 2030, l'institution a développé des financements innovants et des partenariats avec les secteurs public et privé pour mettre en oeuvre des projets énergétiques ambitieux, jouant ainsi un rôle clé dans la transition énergétique du continent et dans la construction d'un modèle de croissance plus durable et inclusif.

« Je ne peux pas accepter que 600 millions d'Africains n'aient toujours pas accès à l'électricité. Nous voulons garantir un accès universel des Africains à l'électricité. L'Afrique dispose de nombreuses sources naturelles d'énergie : le solaire, l'hydraulique, l'éolien », ajoutait encore M. Adesina.

La Banque a ainsi financé, dans la dernière décennie, l'installation de 39 821 kilomètres de lignes de distribution, dépassant ses objectifs. Elle a également augmenté la capacité de production d'énergie de l'Afrique, en particulier provenant de sources renouvelables, et financé l'extension des lignes de transport. Pour la seule année 2024, les financements de la Banque ont permis de produire 1 019 MW d'électricité et de construire 2 326 kilomètres de lignes de transmission à travers le continent. Ce qui a permis à plus de 448 000 personnes d'être raccordées à l'électricité.

Dans le cadre du « New Deal pour l'énergie en Afrique », le Groupe de la Banque a développé diverses initiatives et partenariats comme le Fonds pour l'énergie durable en Afrique (SEFA), qui finance et soutient la préparation de projets d'énergies renouvelables. Son initiative « Desert to Power » vise à exploiter l'immense potentiel solaire de la région du Sahel pour produire dix gigawatts d'énergie photovoltaïque d'ici 2030 afin de raccorder 250 millions de personnes à l'électricité dans 11 pays allant du Sénégal, à l'Ouest, à Djibouti, à l'est.

« L'avenir de l'Afrique est dans les énergies renouvelables » - Akinwumi Adesina

Pour le président Adesina « l'avenir de l'Afrique est dans les énergies renouvelables ». Et, afin d'exploiter l'un de ses plus gros potentiels pour éclairer le continent, la Banque a investi et fait la différence dans les énergies renouvelables.

À Benban, au coeur du désert d'Assouan en Égypte, la Banque a financé la construction de l'une des plus grandes centrales solaires au monde - un immense parc solaire de 1,5 GW qui transforme de longues heures de soleil en énergie propre. Jadis simple étendue de sable, cette installation de classe mondiale accueille aujourd'hui des millions de panneaux solaires qui alimentent en électricité des milliers de foyers, contribuant à hauteur de 20 % à la réalisation des objectifs de l'Égypte en matière d'énergies renouvelables. Dirigé par des ingénieurs pionniers nationaux, ce projet remarquable transforme le rayonnement solaire du désert en énergie durable, démontrant le leadership de l'Égypte en matière d'énergie renouvelable.

Quelques années plus tôt, le complexe solaire Noor Ouarzazate, au Maroc, était devenu le plus grand projet de production d'énergie solaire jamais développé au monde. Répartie sur quatre centrales au total, la production annuelle de Noor Ouarzazate atteint annuellement 1 886 GWh, garantissant l'approvisionnement en électricité à plus de deux millions de personnes (près de 6 % de la population marocaine) et contribuant à éviter le rejet dans l'atmosphère de gaz à effet de serre équivalant à 0,7 million de tonnes de CO2 par an. La Banque africaine de développement était le chef de file dans la mobilisation des financements permettant de réaliser ce mégaprojet qui figure parmi les succès du continent.

En Côte d'Ivoire, Zaccaron Rahamatou a brisé le plafond de verre en devenant la première femme ingénieure de la Compagnie ivoirienne de production d'électricité (CIPREL, entreprise privée) , dont le projet d'extension électrique, financé à hauteur de 50 millions d'euros par la Banque africaine de développement, a créé des opportunités pionnières.

D'est en ouest, du nord au sud, la Banque a multiplié les projets de production, de transport, de distribution d'électricité, et même d'appui technique, pour faciliter l'accès des populations africaines à l'électricité.

Mission 300, une collaboration sans précédent

Fin janvier 2025, lors du Sommet africain sur l'énergie à Dar es Salam, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement se sont engagées dans une collaboration sans précédent : Ensemble, ils ont lancé, « Mission 300 », un ambitieux programme qui vise à raccorder 300 millions de personnes à l'électricité d'ici 2030. Le Groupe de la Banque a pris l'engagement de connecter 50 millions de personnes, la Banque mondiale 250 millions. Au cours du même sommet, douze pays africains se sont engagés à mettre en oeuvre des réformes hardies et à accroître les ressources dédiées au secteur de l'énergie afin d'atteindre l'accès universel à l'électricité pour leurs communautés. Il s'agit de la Côte d'Ivoire, de la République démocratique du Congo, du Liberia, de Madagascar, du Malawi, de la Mauritanie, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de la Tanzanie, du Tchad et de la Zambie. Ces douze pays devront très rapidement être rejoints par une deuxième cohorte, puisque les chefs d'État africains ont adopté, à la mi-février, la Déclaration de Dar es Salam sur l'énergie, lors du dernier sommet de l'Union africaine tenu à Addis-Abeba, au siège de l'organisation.

Depuis 2015, la Banque africaine de développement a connecté plus de 25 millions de personnes parmi les 515 millions de personnes dont elle a impacté les vies en Afrique, dont 231 millions de femmes qui sont les premières à souffrir du déficit d'énergie. La Banque s'est engagée à fournir 200 millions de dollars par an pour permettre à davantage de familles africaines d'avoir accès à une cuisson propre d'ici 2030.

Les initiatives soutenues par le SEFA en 2024 ont permis d'éviter des pertes en vie humaines principalement parmi les femmes et les enfants, qui sont touchés de manière disproportionnée par les effets nocifs de la combustion de biomasse, de bois de chauffage et de charbon de bois. En effet, on estime que 600 000 personnes perdent leurs vies chaque année sur le continent par manque de cuisson propre.

Outre Desert to power et le SEFA, la Banque dirige ou participe à de nombreuses autres initiatives qui lui permettent d'accroître ses investissements dans le secteur de l'énergie et de renforcer la résilience climatique.

  • Le Marché africain de l'énergie, une plateforme soutenant un dialogue politique orienté vers l'action entre les gouvernements, le secteur privé et les partenaires du développement pour permettre la réforme du secteur et l'accélération des projets.
  • La Facilité pour l'inclusion énergétique, une plateforme d'investissement pour améliorer l'accès à l'énergie en Afrique grâce à des projets d'énergies renouvelables et de mini-réseaux à petite échelle.
  • L'Initiative des banques vertes africaines, une plateforme panafricaine unique qui crée un écosystème de banques vertes en Afrique.
  • Les Fonds d'investissement climatiques, l'un des plus grands mécanismes actifs de financement climatique au monde, qui sont autant d'instruments qui conduisent vers l'objectif de l'accès universel.

En tenant ses Assemblées annuelles 2025 à Abidjan du 26 au 30 mai sur le thème « Tirer le meilleur parti du capital de l'Afrique pour favoriser son développement », le Groupe de la Banque africaine de développement souligne, plus que jamais, l'importance de mobiliser les ressources financières, naturelles et humaines du continent pour accélérer sa transformation économique.

Les initiatives comme Mission 300, Desert to Power et le SEFA incarnent l'approche collaborative que préconise le Groupe de la Banque africaine de développement pour aider les pays africains à exploiter les potentiels nationaux. Ces partenariats montrent comment les institutions financières africaines et internationales peuvent catalyser l'exploitation du capital énergétique africain tout en responsabilisant les pays dans la conception et la mise en oeuvre de leurs stratégies énergétiques nationales.

En définitive, les investissements dans le secteur énergétique représentent un modèle de mobilisation du capital africain pour son propre développement. Lorsque l'énergie abondante, propre et abordable alimente l'industrie, l'agriculture et les services, elle crée un cercle vertueux d'opportunités économiques qui peut enfin briser le cycle de pauvreté qui frappe de millions d'Africains. En valorisant intelligemment ce capital énergétique et en le transformant en services accessibles à tous, l'Afrique ne se contente pas de s'éclairer - elle bâtit les fondations d'un développement durable porté par ses propres ressources, comme l'envisagent les Assemblées annuelles 2025.

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