La Référence syndicale des magistrats (Refsyma) et l'Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP), deux organisations professionnelles et militantes, membres de la coalition d'opposition Appel du 20 février, ont déposé jeudi 28 mars une requête auprès de la Cour constitutionnelle malienne.
Alors que la période de transition ouverte avec le coup d'État militaire d'août 2020 a officiellement pris fin mardi 26 mars, les autorités maliennes de transition sont toujours en poste. La Refsyma et l'AMPP demandent donc à la Cour constitutionnelle de prendre position de reconnaître que « les autorités actuelles sont sans mandat ou pouvoir pour représenter le Mali » et d'« ouvrir « une nouvelle Transition » « incluant toutes les composantes de la Nation, y compris l'armée républicaine ». Sa principale mission : l'organisation d'élections pour le retour à l'ordre constitutionnel.
Dans la requête qu'ils ont déposée, les magistrats et procureurs représentés par ces deux organisations invoquent notamment « l'exigence de la préservation des acquis démocratiques » et demandent également « la cessation des atteintes aux libertés publiques ».
Cheick Mohamed Cherif Koné, qui préside les deux organisations, a été démis de ses fonctions de premier avocat à la Cour suprême du Mali il y a deux ans et demi, puis radié de la magistrature, l'été dernier. Les autorités de transition n'ont pas apprécié ses déclarations sur l'instrumentalisation, à ses yeux, de la justice malienne.
Cette saisine de la Cour constitutionnelle s'inscrit dans la lignée des revendications exprimées ces derniers jours par un grand nombre de partis politiques maliens, de toutes tendances.
Elle a cependant très peu de chances d'aboutir : les autorités en place, qui n'ont pas même jugé utile de communiquer sur la fin officielle de la période de transition, ne semblent en aucun cas prêtes à abandonner le pouvoir.