Gabon: Le dialogue national s'ouvre officiellement à Libreville

Le coup d'envoi du dialogue national a été donné ce mardi 2 avril. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées au Palais des sports de Libreville pour la cérémonie d'ouverture.

Le Palais des sports était plein à craquer. Sur la première ligne, Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition gabonaise, et l'invité vedette de la cérémonie, Faustin-Archange Touadéra, le président centrafricain. La mission de facilitation du président Touadéra a permis à la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) de lever ses sanctions contre le Gabon.

À ses côtés, l'archevêque de Libreville, Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba, qui dirigera le dialogue jusqu'au 30 avril prochain. Oligui Nguema l'a installé dans son fauteuil de commandement et lui a remis le rapport des 38 000 contributions des Gabonais, rapporte notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma.

Plusieurs moments d'allégresse ont marqué la cérémonie. Oligui Nguema et l'ensemble des généraux qui ont pris le pouvoir avec lui, le 30 août 2023, sont montés plusieurs fois sur la scène pour danser avec les artistes, notamment le doyen Pierre Claver Akendengué.

Quelques ténors de la politique gabonaise écartés du dialogue étaient tout de même invités à la cérémonie d'ouverture. Dans son discours, le général Oligui Nguema a promis de transformer en texte de lois les recommandations du dialogue.

Les travaux démarrent réellement ce mercredi et se concentreront au début sur des aspects techniques, avec une journée de négociations entre le bureau chargé de l'organisation et les participants. Les textes régissant le règlement intérieur, les termes de référence et la méthode de travail seront discutés. Des éléments certes techniques mais néanmoins cruciaux, puisqu'ils guideront le dialogue national durant un mois. Ce sera aussi l'occasion de commencer à chercher le consensus qui devra prévaloir durant ces assises.

La journée sera d'autant plus intéressante que ces derniers temps, certains groupes avaient menacé de boycotter le dialogue si leurs revendications n'étaient pas écoutées. « Il y a encore des incompréhensions entre des acteurs politiques et nous. Il reste encore des mécontents », a confié un membre du bureau. Tous les participants se retrouveront donc en plénière. À la dernière minute, leur nombre est d'ailleurs passé à 600, avec l'ajout de partis politiques oubliés, ainsi que d'étudiants et enseignants de l'université Omar Bongo.

La journée servira aussi à répartir les membres des diverses commissions. Chacun a pu s'inscrire à l'avance dans le groupe de son choix. Or, un déséquilibre se fait déjà sentir. « Beaucoup veulent être dans les groupes consacrés à la politique. L'économie et le social intéressent moins. On aimerait que cette vision change », confie un organisateur. De toute façon, si les commissions sont déséquilibrées, les organisateurs se réservent le droit de changer la répartition des places.

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