Alors que le Rwanda s'apprête à commémorer le 30e anniversaire du génocide d'avril 1994, le président français, Emmannuel Macron, a fait une sortie qui n'est pas pour déplaire à son homologue Paul Kagamé.
Morceau choisi : « La France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n'en a pas eu la volonté », a rapporté l'Elysée qui ajoute qu'Emmanuel Macron s'exprimera sur le sujet le 7 avril prochain « par une vidéo qui sera publiée sur les réseau sociaux ». En effet, après avoir, en 2021 déjà, reconnu la responsabilité de son pays dans le drame qu'a vécu le Rwanda, le président français vient d'enfoncer le clou. Pour lui, la France et ses alliés auraient pu, à défaut de prévenir le génocide, le maitriser à tout le moins. Malheureusement, les uns et les autres ont laissé faire si fait qu'entre 800 000 et un million de personnes ont perdu la vie.
Paul Kagamé est certainement en train de pavoiser
En fait, le président Macron n'a fait qu'enfoncer une porte déjà ouverte. Car, pendant longtemps, Paul Kagamé qui est certainement en train de pavoiser, n'avait eu de cesse de pointer un doigt accusateur sur les Occidentaux qui, disait-il, ont favorisé et facilité le génocide au Rwanda en travaillant à dresser les Hutus contre les Tutsis. Après plusieurs décennies de dénégation, certaines puissances occidentales, même si elles n'ont pas explicitement reconnu leur responsabilité, ont, à tout le moins, exprimé soit des regrets soit des excuses. Mais la France semble être allée plus loin.
Car en plus d'avoir battu sa coulpe pour les erreurs commises au Rwanda, Paris a mis un point d'honneur à juger, les uns après les autres, les génocidaires rwandais qui s'étaient refugiés sur son sol. Le dernier cas en date, a été le procès de l'ex-médecin Sosthène Munyemana qui, en fin 2023, a été condamné à 24 ans de réclusion criminelle. Toute chose qui, on l'espère, devra contribuer à décrisper davantage l'atmosphère entre Paris et Kigali. On attend de voir.