Note de l'éditeur : l'initiative « Affirmative Finance Action for Women in Africa » (AFAWA) de la Banque africaine de développement vise à améliorer l'accès au financement des entreprises appartenant à des femmes sur le continent afin qu'elles puissent développer leurs activités commerciales. Cet effort de l'initiative AFAWA inclut le « Women Entrepreneurship Enablers Program », qui fournit jusqu'à 250 000 dollars de dons aux associations d'entreprises féminines, aux incubateurs, aux accélérateurs et aux coopératives qui font progresser l'entrepreneuriat féminin. Les membres de l'Enablers Program ont dispensé une formation de renforcement des capacités à plus de 5 000 entreprises détenues et dirigées par des femmes.
Nous avons interrogé l'une de ces stagiaires, Quinter Omani, basée à Athi River, au Kenya, sur son expérience dans le cadre du programme et sur les défis auxquels elle est confrontée dans ses efforts de développement de sa start-up.
Les réponses ont été éditées pour des raisons de clarté et d'espace.
Question : Parlez-nous un peu de votre entreprise, Ignarayn.
Omani : Nous sommes une marque de mode féminine produite au Kenya. Notre cible est la femme professionnelle, à l'intérieur comme à l'extérieur du bureau. Nous voulons faire partie de l'histoire et du parcours de ces femmes. Nous créons des tenues qui leur donnent une allure professionnelle sans qu'elles aient l'air trop guindées.
Question : Vous semblez plutôt bien établie -- qu'apprenez-vous dans le cadre du « Women Entrepreneurship Enablers Program » que vous ne sachiez déjà ?
Omani : Nous avons eu accès à des experts, à des cours en ligne et à des masterclasses, ce qui m'a permis d'apprendre à structurer mon entreprise. J'ai lancé mon entreprise à mon domicile et j'étais toute seule. Aujourd'hui, j'ai des employés et je dois structurer l'entreprise pour qu'elle fonctionne lorsque je ne suis pas là. C'est ce qui se passe aujourd'hui. Toute la production se fait en dehors de chez moi et nous aimerions avoir un grand magasin et un espace de production dans le comté de Nairobi City, pour éviter de perdre des clients qui ne peuvent pas se rendre jusqu'à Athi River [à 30 kilomètres au sud-est de Nairobi].
J'ai établi des contrats pour mes employés, ce qui n'était pas le cas auparavant. J'ai maintenant la certitude de pouvoir diriger et gérer une entreprise. J'ai confiance dans mes capacités de leadership et je sais que je peux mener l'entreprise vers la croissance. Aujourd'hui, notre chiffre d'affaires est de 1 000 dollars par mois et je pense que nous pouvons tripler ce montant si nous obtenons le financement que nous recherchons.
Question : Mais alors, qu'est-ce qui vous empêche d'entrer dans une banque et d'obtenir un prêt, puis d'ouvrir une belle boutique ?
Omani : Les banques ne jurent que par les entreprises traditionnelles ; elles ne perçoivent pas la vision des entreprises en ligne et ce que nous faisons sur notre plateforme et notre site web -- elles ne le comprennent pas. Pour vous accorder un prêt, elles veulent une implantation physique avec un agrément -- ma maison n'a pas d'agrément parce que ce n'est pas un magasin. C'est pourquoi nous cherchons un magasin afin de pouvoir commercialiser nos produits et d'être reconnus comme une entreprise par les banques.
Question : Dans quelle mesure pensez-vous que votre participation au « Women Entrepreneurship Enablers Program » est un investissement dans votre avenir et celui de votre entreprise ?
Omani : Le « Women Entrepreneurship Enablers Program » m'a fait découvrir le « savoir-faire » du réseautage et son importance, ainsi que la manière d'exploiter les réseaux pour faire passer mon entreprise à la vitesse supérieure. Il m'a également permis d'améliorer mes compétences en matière de présentation [d'un plan d'affaires], ce qui est essentiel pour lever des fonds en vue d'une croissance et d'une expansion futures. Cela m'a également permis de comprendre comment tirer parti de l'emprunt pour réaliser une croissance dans un court laps de temps.
Pour en apprendre davantage sur le « Women Entrepreneurship Enablers program » de l'AFAWA, regardez notre vidéo.
L'initiative AFAWA bénéficie du soutien de pays membres du G7, de la France, de l'Italie, du Canada, de l'Allemagne ainsi que des Pays-Bas, de la Suède et de la « Women Entrepreneurs Finance Initiative » (We-Fi).