Guillaume Soro et son entourage ont affirmé, jeudi 4 avril, que l'ex-Premier ministre ivoirien aurait téléphoné au président Alassane Ouattara par deux fois. Un « épisode téléphonique » qui met fin à cinq ans de silence entre les deux hommes, et ce tandis que Guillaume Soro vit en exil, après avoir été condamné à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sureté de l'État ».
Du côté du gouvernement, on laisse entendre que c'est un non-événement. D'autres membres de la majorité présidentielle affirme que si Guillaume Soro « veut la paix, il trouvera le président Ouattara sur son chemin pour l'accompagner ».
Même si l'on s'efforce, du côté présidentiel, de ne pas donner trop d'importance à ces conversations, cela reste un point marquant dans la vie de deux hommes politiques qui ont tant collaboré avant de se fâcher.
Il n'y a pas si longtemps, en 2020, Guillaume Soro qualifiait Alassane Ouattara de « dictateur », notamment au lendemain de sa condamnation en justice et plus récemment, en 2024, au Burkina Faso, il a stigmatisé un gouvernement ivoirien « prétendument démocratique » qui, selon lui, refusait de reconnaître ses droits.
De son côté, interrogé sur son ex-Premier ministre, le président Ouattara était affecté de voir celui qui fut son meilleur allié contre Laurent Gbagbo devenir un simple justiciable neuf ans plus tard.
Aujourd'hui donc, l'heure semble être l'apaisement et au dialogue, téléphonique en tout cas. À l'occasion du ramadan musulman et du carême chrétien, l'ex-Premier ministre aurait présenté ses excuses au chef de l'État, qui se serait senti « blessé » par certaines positions politiques du passé. Guillaume Soro aurait également remercié le président d'avoir gracié de proches collaborateurs, eux aussi condamnés.
En retour, le président ivoirien s'est enquis de la santé de Guillaume Soro, et les deux interlocuteurs auraient évoqué des questions à propos des passeports de l'ancien chef de gouvernement.