Lundi 15 avril marquera le premier anniversaire de la guerre au Soudan. Ce conflit a déplacé près de 8,4 millions de personnes dont 1,5 million a trouvé refuge à l'étranger. Plus de 600 000, notamment, se trouvent aujourd'hui au Soudan du Sud. La plupart d'entre eux sont des « retournés », des Sud-soudanais qui vivaient au Soudan où certains y ont passé la majorité de leur vie, d'autres y sont nés.
Au Soudan du Sud, ces « retournés » doivent aujourd'hui se construire un avenir. Ce dimanche 14 avril, l'église du Christ-Roi, en centre-ville, est bondée. Depuis un an, elle accueille de nouveaux fidèles. Parmi eux, Veronica Williams. Ses papiers indiquent qu'elle est Sud-Soudanaise. Ce n'est pourtant pas ce qu'elle ressent.
« J'ai vécu à Khartoum presque toute ma vie, j'y suis née. Je suis revenue au Soudan du Sud en 2012, puis la guerre civile a éclaté au Sud et je suis repartie au Nord. Au début, je n'arrivais pas à accepter l'idée de rester ici, mais la guerre m'a forcée à m'y résoudre. »
Pour favoriser leur intégration, l'église et le comté se sont investis. « La ville de Renk est très spéciale au Soudan du Sud. On y trouve toutes les tribus. Beaucoup de ceux qui reviennent vont à l'église, chantent ensemble, prient ensemble. Ils se préparent même au sacrement. L'Église crée un sentiment d'appartenance, le sentiment d'être de ce pays, là où ils doivent rester », explique monseigneur Roco Taban Moussa.
Nura Ibrahim est à Renk, depuis cinq mois. Après un séjour au centre de transit des réfugiés mis en place par les Nations unies, elle a choisi de s'établir ici : « J'habite en ville. Au centre de transit, j'ai rencontré des gens qui m'ont proposé un petit bout de terrain où je me suis installée. Ces prières m'aident. Je veux démarrer un commerce de charbon. Ce matin, j'en ai amené au prêtre pour qu'il le bénisse. Tout va bien se passer maintenant. »
Selon les Nations unies, 80 % des réfugiés venus au Soudan du Sud, sont des « retournés ».