La Banque africaine de développement et l'Organisation mondiale de la santé vont transformer les soins de santé primaires en Afrique

30 Avril 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Le Groupe de la Banque africaine de développement et l'Organisation mondiale de la santé ont convenu de renforcer leur partenariat et d'intensifier la transformation des soins de santé primaires en Afrique.

Lors d'une réunion tenue dimanche 28 avril 2024, en marge des Assemblées annuelles de la Banque islamique de développement à Riyad, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina et le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ont déclaré qu'investir dans les infrastructures de soins de santé primaires du continent pourrait résoudre 85 % des problèmes de santé de l'Afrique.

La volonté de transformer les infrastructures de soins de santé du continent a été motivée par les dures leçons que l'Afrique a tirées de la pandémie de Covid-19, lorsque le continent a été pris au dépourvu et a lutté pour avoir accès aux médicaments et aux vaccins, alors même que certains pays développés stockaient leurs excédents.

La Banque a alors lancé une Facilité de réponse rapide au Covid-19 de dix milliards de dollars pour aider les pays africains à faire face à la pandémie. Le Conseil d'administration de la Banque a approuvé un investissement de trois milliards de dollars pour des infrastructures de soins de santé de qualité et trois milliards de dollars supplémentaires pour développer l'industrie pharmaceutique africaine afin de répondre aux besoins du continent en matière de médicaments et de vaccins essentiels. Cela a conduit à la création de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique, basée à Kigali. M. Tedros est membre de l'éminent conseil consultatif de la fondation.

La pandémie est peut-être terminée, mais M. Adesina a prévenu : « Nous devons nous préparer à la prochaine pandémie et aller au-delà de la gestion des urgences. Cela signifie qu'il faut investir dans nos infrastructures de soins de santé primaires ».

Il a souligné cinq domaines clés qui doivent être traités pour construire un écosystème durable pour l'industrie de la santé en Afrique :

  • Raccorder tous les centres de santé à l'eau et à l'électricité. Seule la moitié des établissements de soins de santé primaires en Afrique subsaharienne ont accès à de l'eau potable et à des installations sanitaires adéquates, et seul un tiers d'entre eux ont accès à une électricité fiable.
  • Numériser la gestion et le partage des dossiers dans l'ensemble du secteur de la santé.
  • Standardiser la qualité des soins de santé primaires en termes d'installations et de services. Les établissements de santé sont inégalement répartis, avec d'importantes lacunes dans les zones rurales.
  • Changer le modèle économique actuel qui est dominé par des gouvernements disposant de ressources limitées et n'ayant pas la capacité de développer des services de qualité. Il est nécessaire d'attirer des investissements du secteur privé et d'assurer une prestation durable des soins de santé primaires.
  • Avec des services de soins de santé primaires de qualité améliorés et accessibles, les gens seront plus enclins à souscrire une assurance maladie.

Le directeur général de l'OMS a partagé l'avis de M. Adesina et souligné qu'à ce jour, la majorité des financements des donateurs est consacrée à la fourniture de services de santé, mais très peu au développement de l'infrastructure.

M. Tedros a réaffirmé la nécessité d'investir pour améliorer le financement et les politiques du secteur de la santé, en particulier au niveau primaire, car « si l'on dispose d'une surveillance rigoureuse au niveau des soins de santé primaires, il est possible de détecter et de prévenir les cas à un stade précoce. Cela permet d'éviter les foyers et les épidémies. La préparation et la réponse dépendent fortement des soins de santé primaires ».

Il a indiqué que l'Organisation mondiale de la santé utilise l'énergie solaire dans certains centres de santé de plusieurs pays africains, mais que « l'eau reste un gros problème. »

MM. Adesina et Tedros ont convenu de veiller à ce que leurs équipes collaborent pour intensifier le travail qui est déjà en cours sur les cinq questions soulevées au cours de leur discussion et intensifier les efforts pour fournir des soins de santé primaires de qualité en Afrique.

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