« Tunisie digitale 2020 » - Le haut débit et la technologie pour mieux apprendre

8 Mai 2024
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« Plus qu'écrire à la craie au tableau, j'aime apprendre en jouant avec la tablette ». Yasmine, neuf ans, élève de l'école primaire Mohamed Al Soltani à Hrairia, à Tunis, résume, à elle seule, une des retombées du plan national « Tunisie Digitale 2020 ».

Les mots de cette petite fille font écho aux ambitions du pays du Jasmin, qui, grâce à ce plan déployé à partir de 2016, a pris le virage du numérique sous l'impulsion du ministère des Technologies de la Communication. Avec une priorité : faire des nouvelles technologies de l'information et de la communication un vecteur d'amélioration du service public dans différents domaines, à l'instar de l'éducation.

Financé à hauteur de 71 millions d'euros par la Banque africaine de développement en 2018, ce projet systémique poursuit son chemin. Grâce à la fibre optique et à un kit amovible connecté qui fait travailler les enfants en réseau, les cours deviennent de plus en plus ludiques et les apprentissages plus digestes, grâce à des techniques éducatives innovantes.

« C'est une avancée réelle pour les élèves qui ont des difficultés d'apprentissage à la lecture ou à l'oral, surtout lorsqu'ils sont timides », explique Wiem Khairallah, enseignante à l'école primaire Mohamed Al Soltani. Grâce à la « valise digitale », comme elle aime à surnommer le dispositif qui synchronise les tablettes connectées, une agréable routine s'est mise en place dans la salle de classe. Dès que le cours commence, les élèves ouvrent la valise et distribuent les tablettes à leurs camarades. En lieu et place des copies d'examen ou des interrogations surprises redoutées, la tablette attire car elle est associée au jeu. Ces solutions deviennent une sorte de boîte au trésor pleine de ressources.

« Nous constatons une véritable différence entre l'avant-tablette et l'après, notamment pour l'apprentissage des mots, dont l'orthographe était parfois difficile à saisir pour les élèves », note Wiem Khairallah. Sur leur tablette, l'application éducative permet à chaque élève de participer anonymement, sans crainte de jugement de ses camarades. « Il y a une dimension ludique moins discriminante », renchérit Wiem Khairallah pour qualifier cette solution déployée par le Centre National tunisien des Technologies en Education (CNTE).

L'expérimentation de l'école Al Soltani n'est que la première étape d'un projet plus large qui englobe plusieurs secteurs d'activité en Tunisie. Selon le ministre des Télécommunications, Nizar Ben Beji, ce « projet pilote s'inscrit dans l'objectif d'Edunet 10, un programme qui prévoit de raccorder plus de 3 300 établissements scolaires à la fibre optique, pour un budget de près de 40 millions d'euros, soit 132 millions de dinars tunisiens. »

Dans un pays qui réduit activement la fracture numérique, la présence de la fibre optique dans une école d'un quartier populaire fait la différence, surtout lorsque les enfants n'ont pas forcément d'outils numériques à la maison. « Nous le constatons, les enfants sont bien plus motivés. Ils attendent avec impatience la partie du cours avec les tablettes qui fonctionnent beaucoup plus efficacement grâce à la fibre optique. Ça les aide à gagner en confiance et à mieux apprendre, plus rapidement », souligne l'enseignante, qui a désormais renforcé, via les tablettes, les travaux en groupe pour stimuler davantage les enfants.

Si la classe de Wiem s'est tout de suite appropriée ces nouveaux équipements, c'est aussi grâce à l'impulsion du directeur de l'école, Hafedh Khairallah. Bien qu'il soit issu d'une génération d'enseignants qui n'a pas vu l'émergence du « tout numérique », il encourage vivement ses collègues à prendre ce nouveau virage. « La nouvelle génération d'élèves tunisiens est passionnée et très impliquée dans l'usage des nouvelles technologies », reconnaît le directeur.

Alors qu'en Tunisie, le décrochage scolaire est un enjeu national, le haut débit et les technologies éducatives constituent une véritable chance d'arrimer les enfants à l'école, de stimuler leur créativité et de consolider l'inclusion sociale.

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