À Zagora, l'accès à l'or bleu en abondance relance l'activité touristique

3 Mai 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Au sud de l'Atlas marocain, le Drâa serpente à travers de luxuriantes palmeraies avant de s'effacer dans les dunes du Sahara. La vallée du plus long fleuve du Royaume, qui abrite une des plus belles oasis, possède un patrimoine culturel unique, avec ses kasbahs en pisé et ses anciens ksours berbères.

Zagora, chef-lieu de la province éponyme, surplombe l'oued et l'immense palmeraie. Ici, la montagne ocre décline ses belles couleurs au coucher du soleil. Carrefour commercial, la ville était jadis une étape importante sur la route des caravanes chargées de sel et d'or en provenance de Tombouctou.

Aujourd'hui, son économie est principalement portée par le tourisme. Aux portes du désert, Zagora est le point de départ des aventuriers du monde entier qui s'évadent dans les paysages étourdissants du désert pour explorer l'exceptionnel patrimoine culturel de la province.

Pour autant, ce sublime décor de carte postale ne peut faire oublier une préoccupation majeure : les ressources en eau baissent de plus en plus pouvant potentiellement mettre en péril le bien-être des habitants et le développement socio-économique de la province. Ainsi, la question du stress hydrique s'installe durablement dans l'esprit des habitants.

Pour le secteur touristique notamment, la rareté de l'eau est une menace. Saïd Elberkaoui, gérant depuis cinq ans du Riad Lamane, assure que « l'eau est un trésor ; mais Il y a deux ans, elle commençait à se raréfier. Si la situation s'était éternisée, intensifiée, ça aurait pu affecter le tourisme ».

Niché au coeur de la palmeraie, ce riad offre des prestations de qualité. Des chambres au jardin, en passant par le restaurant, tout doit être parfait pour satisfaire les clients. Or, si l'eau était devenue de plus en plus rare, cela aurait pu entraver le bon fonctionnement de l'établissement : « Je craignais qu'à terme, les touristes ne viennent plus et que mes employés perdent leur travail ».

Des investissements qui changent la donne

Heureusement, il y a quelques années, le Maroc a su prendre la mesure du problème. Pour sécuriser et renforcer l'alimentation en eau potable, le Royaume a accéléré ses investissements dans les infrastructures.

Dans la province de Zagora, l'Office national d'électricité et d'eau potable (ONEE) a récemment achevé la construction d'une station de traitement d'eau et d'une adduction d'eau potable de 127 kilomètres. Coût total : plus de 55 millions d'euros financés par un prêt de la Banque africaine de développement. Associée à des mesures d'économie et d'optimisation de l'eau, cette politique avant-gardiste a bénéficié à près de 300 000 personnes. Zagora, Agdez et les villages environnants ont aujourd'hui accès en abondance et en qualité à cette précieuse ressource.

Pour Firdaous Allouli, cuisinière au Riad Lamane, la donne a changé. « Ma cuisine fonctionne mieux, nous sommes plus efficaces et nous répondons mieux aux demandes des clients. Nous avons plus d'opportunités », se réjouit-elle.

L'assurance d'avoir de l'eau quotidiennement stimule le secteur touristique dans son ensemble. Libérés de cette menace, les acteurs du secteur peuvent croire en leur avenir. Pour Saïd, « c'est une motivation supplémentaire pour développer le riad et, pourquoi pas, même recruter du personnel ».

Si les habitants de la province de Zagora voient leur situation s'améliorer, le Maroc continue néanmoins de subir un inéluctable fléchissement de ses ressources en eau. C'est pourquoi les pouvoirs publics rassemblent et fédèrent, autour du Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation (PNAEPI 2020-2027), tous les acteurs en capacité d'aider à résoudre cette complexe équation.

Depuis la fin des années 70, la Banque africaine de développement travaille en partenariat avec l'ONEE. Elle a ainsi contribué à réaliser de grands projets structurants de renforcement et de sécurisation de l'accès à l'eau, qui ont permis l'amélioration des systèmes d'eau dans une trentaine de villes marocaines, couvrant ainsi les besoins en eau de plus de 15 millions d'habitants.

Au total, le Royaume a investi 1,2 milliard d'euros. Pour Achraf Hassan Tarsim, responsable-pays de la Banque africaine de développement pour le Maroc, le partenariat est appelé à davantage prospérer. « L'urgence aujourd'hui, c'est d'être là où l'eau commence à manquer. (...) Nous étions, nous sommes et nous resterons aux côtés du Maroc pour l'aider à relever le défi hydrique avec notre partenaire historique, l'Office national d'électricité et d'eau potable », assure-t-il.

A Zagora, l'accès à l'or bleu relance l'activité touristique Projet de renforcement de l'eau potable de Zagora

Firdaous Allouli, Maison d'hôtes "Riad Lamane" Projet d'adduction d'eau potable à Zagora

Saïd El Berkaoui, gérant du « Riad Lamane » Projet de renforcement et de sécurisation de l'eau potable de Zagora

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