Tunisie: Le siège de l'ordre des avocats à nouveau cible d'une attaque violente à Tunis

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Deux jours après l'irruption spectaculaire d'hommes cagoulés dans les locaux de l'ordre des avocats tunisiens et l'arrestation de l'avocate Sonia Dahmani, le scénario s'est répété dans la capitale tunisienne, le 13 mai 2024 à Tunis.

Pas encore remis du choc de l'attaque de ce week-end qu'ils en subissent une nouvelle. Téléphones en main, des avocats filment la scène à laquelle ils peinent à croire. D'autres appellent à l'aide, à l'image de cette femme : « On était en train de regarder la TV quand une quinzaine d'hommes baraqués sont entrés ! Je n'ai jamais vu quelque chose de pareil de ma vie ! » Un homme crie « : C'est un gang qui est passé monsieur le bâtonnier, il faut que vous veniez tout de suite. Oui, tout de suite ! »

Au milieu des crissements de pneus et des cris, un avocat a été emmené par l'équipée. C'est l'avocat Mehdi Zagrouba. Une autre femme s'insurge : « Moi j'appelle cela du terrorisme. Ils ont débarqué dans un taxi collectif, ils sont rentrés et ils l'ont emmené avec eux en le traînant, par terre. »

Le ministère de l'Intérieur de Tunisie - sans citer nommément Mehdi Zagrouba - a publié un communiqué dans la soirée dans lequel il évoque l'ouverture d'une enquête par le parquet contre deux avocats suite à l'« agression » d'un policier en marge de la manifestation des avocats de ce lundi à Tunis.

L'avocate Sonia Dahmani, arrêtée le 11 mai par des hommes en cagoule, a fait l'objet le 13 mai d'un mandat de dépôt. Elle a été placée en détention préventive au moment même où ses deux confrères de la radio IFM, Mourad Zeghidi et Borhen Bsaies ont vu, eux, leurs garde à vue prolongée de 48h. Tous ont été interrogés pour des propos qu'ils ont tenus dans les médias ou réseaux sociaux en lien avec la situation politique du pays. Un climat de répression en Tunisie qui a poussé les avocats à se mettre en grève lundi.

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