Coup dur pour le football malgache. Sur la Grande Île, la sentence de la Confédération africaine de football est finalement tombée, après un mois de suspense : le stade Barea, livré en 2021 pour un coût exorbitant de 77 millions de dollars, ne répond pas aux normes exigées. Le stade de la capitale ne pourra donc pas accueillir en juin prochain deux des matchs des éliminatoires du Mondial 2026, comme prévu initialement. La Fédération malgache de football a donc dû opter pour une solution alternative, en Afrique du Sud.
Une population malgache privée des matchs éliminatoires sur son sol et une équipe nationale privée de supporters : voilà les conséquences directes qui découlent de la décision irrévocable de la Confédération africaine de football (CAF), en date du 13 mai. Après des négociations menées par la Fédération malgache, les matchs éliminatoires devraient donc se tenir à Pretoria, en Afrique du Sud, sauf avis contraire de la CAF.
En 2021, la CAF avait accordé une dérogation exceptionnelle pour accueillir des matchs internationaux dans le stade flambant neuf. Mais les recommandations contenues dans le rapport de l'équipe d'inspection de l'organisation africaine n'ont, depuis, pas été suivies d'effets. Le directeur des tournois et événements de la CAF a donc refusé d'accorder une nouvelle autorisation cette année, malgré des travaux d'amélioration effectués à la hâte ces trois dernières semaines.
Sécurité des spectateurs
Pelouse dans un état critique, vestiaires trop étroits, espace VIP non approprié... Le rapport indique que le stade ne répond toujours pas aux exigences minimales. Mais ce sont surtout des aspects liés à la sécurité des spectateurs qui restent « préoccupants », indique le rapport. Sur ce point, les travaux fraîchement achevés n'ont pas convaincu : par exemple, les tourniquets électroniques pour réguler les flux des visiteurs ne sont pas tous fonctionnels.
Insistant sur ce point, l'instance internationale de football souligne « ne pouvoir ignorer la tragédie du 25 août 2023 dans le stade », quand une bousculade lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux des Îles de l'Océan Indien avait causé la mort d'au moins 12 personnes. Contacté par RFI, Gérard Andriamanohisoa, le secrétaire d'État chargé des villes nouvelles, regrette la décision, « malgré les efforts fournis ».
« Notre espoir se porte sur la cinquième journée, qui sera organisée en septembre », poursuit-il. Il confirme par ailleurs poursuivre « les petites améliorations » et indique que les travaux plus importants « seront inscrits dans le budget 2025 : nous réaliserons ce qu'il faut pour être aux normes ».