Gambie: Condamnation de l'ex-ministre gambien de l'interieur - Ousman Sonko rattrapé par son passé

Des plaignants et accompagnateurs posant à l'entrée du Tribunal pénal fédéral suisse, le 8 janvier 2024 à Bellinzona, dans le sud de la Suisse, jour d'ouverture du procès d'Ousman Sonko, ancien ministre de l'Intérieur gambien sous le régime de Yahya Jammeh, inculpé de crimes contre l'humanité.

Ousman Sonko a été condamné à 20 ans de prison ferme par la Justice helvétique. Rassurez-vous ! Il ne s'agit pas du nouveau Premier ministre sénégalais qui est passé du bagne à la lumière au point qu'il a actuellement le vent en poupe, mais plutôt de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur dont il est un homonyme parfait.

En effet, jugé depuis janvier dernier pour crimes contre l'humanité en raison du rôle joué dans la répression commise par les forces de sécurité sous le règne du dictateur Yahya Jammeh en Gambie, celui qui s'était exilé en Suisse depuis 2016, a été reconnu coupable. Meurtres, tortures, viols et détentions illégales sont, entre autres, les faits qui lui sont reprochés.

En tout cas, la condamnation de l'ex-bras sécuritaire de l'ancien dictateur gambien constitue une victoire pour les victimes et leurs proches qui, soulagés, pourront désormais faire leur deuil. S'il avait fui la Gambie dans l'espoir d'échapper à la Justice de son pays, Ousman Sonko aura finalement appris à ses dépens que bon ou mauvais le passé de chacun le rattrapera ; peu importent les circonstances. Et sans doute sa condamnation troublera-t-elle le sommeil de son ancien mentor Yahya Jammeh en exil en Guinée Equatoriale.

La condamnation de Sonko sonne comme un avertissement pour tous ceux qui pensent que le pouvoir est une fin en soi

Surtout que depuis quelque temps, des voix et non des moindres, s'élèvent de plus en plus pour exiger que ce dernier soit extradé et jugé en Gambie pour les nombreux crimes de sang qu'il a commis.

En fait, voilà des hommes (Jammeh et Sonko) qui, au faite de leur gloire, faisaient la pluie et le beau temps au point de s'arroger le droit de vie et de mort sur leurs compatriotes, mais qui, aujourd'hui, se retrouvent au creux de la vague, rattrapés qu'ils sont par leurs propres turpitudes. Malheureusement, plutôt que d'en prendre de la graine, bien des dirigeants africains, parce qu'ils sont au pouvoir, continuent d'en faire à leur tête, pensant que ça n'arrive qu'aux autres. Si ce n'est pas de la déraison, cela y ressemble fort. Car, comment faire le choix de commettre les mêmes erreurs et s'attendre à des résultats différents ?

En tout cas, la condamnation de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur sonne comme un avertissement sans frais pour tous ceux qui pensent que le pouvoir est une fin en soi et qui, ce faisant, s'adonnent à des excès de tout genre. Qu'ils se le tiennent pour dit. Même s'ils échappent à la Justice des Hommes, ils ne pourront, pour autant pas, échapper à la Justice immarrente qui, elle, découle naturellement des actes accomplis et s'exerce sans intervention extérieure.

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