Afrique: Assemblées de la BAD/L'Afrique en quête de développement - Les richesses seules ne suffisent pas

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Sans un engagement fort du continent dans la promotion de l'éducation, dans la formation et le changement des mentalités, la prospérité attendra.

Alors que s'ouvrent officiellement mercredi à Nairobi, la capitale kenyane, les 59è Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), l'avant-veille, la conférence de presse animée par le président de l'institution, Akinwumi Adessina, et les discussions en ateliers qui s'enchaînent établissent entre autres que les importances ressources naturelles et minières dont dispose l'Afrique ne lui profiteront réellement qu'avec de nouvelles approches de gestion.

« On parle beaucoup des richesses du continent, mais il faut créer les conditions optimales de leur transformation en partant de l'éducation de la population et de la formation des cadres pour qu'elles génèrent des emplois et aident à sortir de la pauvreté », a déclaré en substance le dirigeant de la BAD. Akinwumi Adessina a expliqué qu'au cours des soixante dernières années la Banque n'a pas fléchi dans sa détermination à accompagner le développement de l'Afrique en investissant dans plusieurs domaines.

Plus récemment encore a-t-il rappelé, l'organisation à Dakar, au Sénégal (25-27 janvier 2023), du forum « Nourrir l'Afrique » a mis en exergue le leadership de son institution. Il en a voulu pour preuve la présence « record » à ces assises de trente-quatre chefs d'Etat ainsi que d'autres représentants venus échanger sur l'importante question de la sécurité alimentaire. Industrialiser l'agriculture continentale est plus qu'une urgence a-t-il soutenu, car au-delà de créer des emplois, ce challenge permettra de réduire les importations des produits de première nécessité et de mieux réguler le poids d'une population jeune en constante augmentation et la recherche de débouchés.

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Dans la capitale sénégalaise l'année dernière, comme cette fois à Nairobi, la BAD interpelle les décideurs africains sur leurs engagements en matière de construction des infrastructures de base dans les domaines variés des voies de communication, de l'eau, de l'électricité, du numérique et de bien d'autres. Des potentialités existent pour y parvenir, insiste la Banque, à condition que l'Afrique pense le développement dans une vision globale où les efforts sont mutualisés et non pas de façon dispersée. L'interaction entre l'initiative publique et l'initiative privée est une réelle opportunité si l'on veut atteindre les résultats escomptés indiquaient pour leur part les experts qui planchaient sur la problématique de « mobiliser des financements pour le développement du secteur privé en Afrique ».

A la question de savoir comment la BAD entend s'investir davantage dans la réalisation des projets continentaux, Akinwumi Adessina a déclaré que la capacité de négociation est clé dans ce domaine. Son institution a l'expérience qui peut profiter à d'autres acteurs, notamment publics, lorsqu'ils sont par exemple désignés pour négocier ou signer des contrats d'exploitation des matières premières. Ces actes doivent gagner en transparence et être l'occasion d'établir une symétrie entre le pays qui possède la ressource et l'opérateur qui exprime le besoin de l'exploiter, a plaidé l'orateur.

Le président de la BAD admet en revanche que la digitalisation de l'économie africaine pouvait jouer un rôle significatif dans la mobilisation des ressources financières au profit des projets d'envergure. Le marché informel représentant plus de 80% des ressources domestiques, l'épargne qui aurait dû être bancarisée reste pour le moment diluée dans l'informel.

Malgré ces écueils la Banque, a-t-il rassuré, poursuivra sa mission auprès des Etats en tenant désormais compte des défis nouveaux posés par le changement climatique et ses effets sur la capacité de résistance des infrastructures bâties le plus souvent moyennant de lourds investissements. Celles qu'elle financera bénéficieront d'une expertise de qualité de façon à ne pas être emportées par la première pluie comme c'est le cas dans certains pays frappés par les intempéries ces derniers temps.

Autant de responsabilités pour une institution qui soufflera ses soixante bougies en novembre prochain, à un moment où l'Afrique, en quête de mieux-être et tenue de réformer son économie, doit saisir l'occasion d'occuper la place qu'elle mérite pour ce qu'elle a apporté et continue d'apporter à la communauté mondiale.

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