Au Sénégal, s'ouvre aujourd'hui et jusqu'au 4 juin des assises nationales du secteur de la justice. Magistrats, avocats mais aussi professeurs d'universités, responsables d'associations et anciens détenus sont appelés à se pencher sur le secteur de la justice pour identifier les dysfonctionnements et faire des propositions d'améliorations.
C'était l'une des promesses du président Bassirou Diomaye Faye lors de son premier discours juste après son élection : Réunir l'ensemble des acteurs du secteur de la justice pour un diagnostic complet afin de « redorer le blason de la justice », « réconcilier » la justice avec le justiciable et « identifier des pistes de solutions aux problèmes de la justice ».
La longueur des détentions provisoires, le manque d'indépendance du conseil de la magistrature présidé par le chef de l'État ou encore la judiciarisation de dossiers politiques et le sentiment général au Sénégal que la justice sert régulièrement à se débarrasser d'opposants politiques... Voilà quelques-uns des problèmes identifiés par la société civile depuis plusieurs années.
« Ces pratiques doivent prendre fin », avance le directeur de l'ONG 3D, Moundiaye Cisse, dont l'organisation est invitée à participer à ces assises.
En 2018, une réunion similaire avait eu lieu sous la présidence de Macky Sall, rappellent certains observateurs. Et à l'époque déjà, les discussions avaient fait remonter certains points comme celui de faire du Conseil de la magistrature « un organe autonome » dont le président de la République ne serait plus membre et ne nommerait plus les magistrats qui le composent. Ces recommandations, qui étaient finalement restées lettre morte à l'époque, risquent donc bien d'être formulées de nouveau lors de ces assises de la justice qui durent jusqu'au 4 juin.