Madagascar: Législatives - Des candidats de la majorité accusent à leur tour l'opposition de fraude

Le dépouillement dans un bureau de vote dans le district Tana I.

À Madagascar, trois jours après les élections législatives, les accusations de fraude électorale se multiplient de part et d'autre. Le jour du vote du 29 mai, l'opposition s'est empressée de dénoncer des irrégularités, selon elle perpétrées au sein-même des bureaux de vote. Désormais, c'est aux candidats de la coalition présidentielle Irmar d'accuser le camp adverse de fraudes. Des déclarations faites au moment où les premières tendances se dessinent districts par districts.

L'opposition les accuse d'être favorisés par le pouvoir en place dans cette élection. À leur tour, certains candidats de la coalition présidentielle Irmar crient à la fraude. C'est le cas de Lalatiana Rakotondrazafy. La ministre démissionnaire de l'actuel gouvernement, candidate dans le district de Faratsiho au sud de la province d'Antananarivo, entend saisir la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) pour des pratiques de « corruption électorale » de ses adversaires, selon elle :

Des membres de l'équipe du candidat numéro 3 [candidat de la plateforme d'opposition Firaisankina, NDLR] attendaient devant le portail des bureaux de vote. Il demandait aux gens de voter pour leur candidat en échange d'un billet d'argent. La plupart du temps, c'était 10 000 ariary [environ 2 euros] d'après les informations que nous avons pu récolter. Il y a des témoins et on a récolté plusieurs preuves dans ce sens. »

Depuis des semaines, l'opposition ne cesse de dénoncer une pression administrative faite pour favoriser, en pleine campagne électorale, les candidats Irmar dans tout le pays. Le jour du vote, elle a pointé l'existence de bulletins pré-cochés, entre autres. La plateforme Firaisankina, par la voix de son porte-parole Auguste Paraina, accuse aujourd'hui le pouvoir de manipuler les procès-verbaux :

« Maintenant que le vote est fini, il y a des procès-verbaux qui sont falsifiés. Ils sont revenus dans les bureaux de vote, intimident, font des pressions sur les délégués ou bien les responsables des bureaux de vote. Cela en moyennant un peu d'argent. Donc nous, on demande la confrontation des procès-verbaux, parce qu'on a les originaux. »

Une vague d'accusations qui entache de nouveau les élections organisées sur la Grande-Île. Dans un rapport publié en 2022, la mission de suivi électoral de l'Union européenne avertissait déjà dans la perspective des scrutins présidentiels et législatifs de cette année : elle faisait état d'un contexte politique peu favorable à un vote transparent et inclusif.

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