Assemblées annuelles 2024 - La voix de l'Afrique doit être entendue, déclare le président de la Banque africaine de développement

28 Mai 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Le président de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, affirme que le monde est en train de changer et que l'Afrique doit être présente à la table des discussions.

M. Adesina a déclaré à plus de 150 journalistes couvrant les Assemblées annuelles de la Banque à Nairobi que les pays du sud deviennent de plus en plus importants et qu'en conséquence, l'architecture financière mondiale doit changer :

« L'architecture financière mondiale ne répond pas aux problèmes de l'Afrique et ne sert pas ses intérêts. Nous devons faire entendre notre voix là où les décisions se prennent. L'architecture financière mondiale doit créer l'équité, l'égalité, la justice, la représentation et l'inclusion ».

M. Adesina a salué la décision du Fonds monétaire international de créer un troisième siège pour l'Afrique au sein de son conseil d'administration, ainsi que l'inclusion de l'Afrique du Sud et de l'Union africaine dans le G20, ajoutant qu'il pensait qu'il devrait y avoir un siège pour le Nigéria au sein du G20. Il a toutefois souligné que la collaboration était essentielle :

« L'Afrique arrive à maturité grâce à la coopération sud-sud, mais je ne vois pas le monde sous l'angle de la division. Nous devrions examiner notre capacité à mettre en commun nos énergies et à exploiter toute notre diversité pour le bien du monde. Toutes nos banques de développement coopèrent et aujourd'hui, il n'y a pas un seul projet en Afrique que nous ne puissions financer -- pas un seul ».

Il a déclaré qu'il croyait fermement en l'avenir de l'Afrique :

« Je suis Africain. Nous avons le potentiel pour devenir un grand continent... 477 millions de personnes ont moins de 25 ans. L'Afrique sera l'atelier du monde et regorge d'entrepreneurs et de jeunes capables de saisir les opportunités ».

Il a ajouté que le potentiel agricole de l'Afrique, qui dispose de 65 % des terres arables non cultivées de la planète, déterminera l'avenir de l'approvisionnement mondial en denrées alimentaires et rendra le continent compétitif à l'échelle mondiale. La Banque investit massivement dans l'agriculture et a cité son travail en Éthiopie, où elle a fourni des variétés de blé résistantes à la chaleur aux agriculteurs locaux. 5 000 hectares ont été plantés, une superficie qui est maintenant passée à deux millions d'hectares, et qui a permis à l'Éthiopie d'être autosuffisante en matière de production de blé et de commencer à exporter.

« Si nous avons pu le faire en Éthiopie « a déclaré M. Adesina, « nous pouvons le faire n'importe où ».

La lutte contre les changements climatiques est un thème clé des Assemblées annuelles, l'Afrique étant confrontée à des phénomènes météorologiques extrêmes qui ont entraîné des inondations dévastatrices au Kenya et au Mozambique et des sécheresses en Tanzanie, au Malawi et au Zimbabwe, qui a déclaré un état d'urgence national alors que la sécheresse gagnait en intensité et en ampleur.

M. Adesina a fait part de son émotion de voir la Banque se réunir dans ce contexte d'inondations qui ont récemment dévasté certaines régions du Kenya et a exprimé sa sympathie aux familles des personnes qui ont perdu la vie.

M. Adesina affirme que l'Afrique sera le moteur de l'agenda mondial des énergies renouvelables, en utilisant l'énergie solaire pour répondre aux besoins énergétiques futurs. D'ici 2030, la Banque africaine de développement, en collaboration avec la Banque mondiale, raccordera 300 millions d'Africains à l'électricité. Le Nouveau pacte pour l'énergie en Afrique de la Banque africaine de développement a déjà permis de faire passer l'accès des Africains à l'électricité de 37 % à 52 %, tandis que le projet « Desert to Power » de 20 milliards de dollars dans la région du Sahel produira 10 000 mégawatts d'électricité, fournissant ainsi de l'électricité à 250 millions de personnes.

« L'électricité est le moteur du développement économique », a indiqué M. Adesina. Elle permet de mettre en place des infrastructures numériques, de corridors ferroviaires et de transport tels que le corridor de Lobito entre l'Angola, la Zambie et la RDC, ainsi que l'autoroute Lagos-Abidjan ».

M. Adesina a précisé que ce type d'infrastructure soutenait les objectifs "Intégrer l'Afrique" et "Industrialiser l'Afrique" des « High 5 » de la Banque. Il s'est dit fier que ces deux objectifs stratégiques, ainsi que les trois autres « High 5 », "Éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie", "Nourrir l'Afrique" et "Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique", aient transformé la vie de 400 millions d'Africains depuis qu'il les a lancés en 2016 :

« Si nous continuons à mettre en oeuvre ces « High 5", l'Afrique réalisera 90 % des Objectifs de développement durable de l'ONU et 90 % des objectifs de l'Agenda 2013 de l'Union africaine. Je travaillerai jusqu'à la dernière seconde pour y parvenir ».

Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement se tiennent à Nairobi, au Kenya, du 27 au 31 mai.

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