Le dernier centre hospitalier de la ville d'El Fasher, au Darfour, dans l'est du Soudan, a fermé ses portes ce weekend après avoir été attaqué par les paramilitaires du général Hemedti. Cela fait maintenant plus d'un mois que les Forces de soutien rapide (FSR) ont lancé une offensive sur cette dernière grande ville du Darfour toujours aux mains de l'armée.
Samedi matin, alors que des combats font rage à proximité de l'hôpital sud d'El Fasher. Une dizaine de paramilitaires fait irruption dans l'établissement. Ils tirent à l'intérieur du bâtiment, pillent les bureaux et repartent avec une partie de la pharmacie, ainsi qu'une ambulance appartenant à l'ONG Médecin sans frontières (MSF).
La grande majorité des patients avait déjà été évacuée quelques jours plus tôt en raison des combats intenses qui font rage. Ce jour-là, seule une dizaine de patients et une équipe médicale réduite étaient présents. Selon l'organisation MSF, tous ont pu s'enfuir.
Mais pour Michel Olivier Lacharité, responsable du programme urgence de MSF, une ligne rouge a été franchie : « Ce qui caractérise cet incident, c'est vraiment que les forces de soutien rapide rentrent dans l'hôpital et tirent dans l'hôpital qui est un des seuls en capacité de recevoir un afflux de blessés. On essaie de restaurer ou de trouver des structures où organiser des soins chirurgicaux pour prendre en charge les blessés. Toutefois, aujourd'hui, on est extrêmement inquiets devant ces attaques au coeur de la ville, qui ont des impacts sur les civils et qui touchent les structures hospitalières. »
Au matin, il y a eu une offensive des FSR de la partie est de El Fasher et puis arrivé à proximité de l'hôpital du sud, ils sont rentrés dans cet hôpital, ont tiré à l'intérieur, ont volé une partie de la pharmacie et pillé les bureaux administratifs et une ambulance de Médecins sans frontières.
Alexandra Brangeon L'hôpital sud - qui avait déjà été bombardé à plusieurs reprises - a dû suspendre ses activités, selon le ministère de la Santé et l'organisation Médecins sans frontières qui soutient l'établissement. En mai 2024, c'est l'hôpital pédiatrique de la ville qui a dû fermer après un bombardement qui a tué deux enfants.
Selon un bilan très certainement sous-estimé, au moins 192 personnes ont été tuées et plus de 1 230 blessés en un mois de combats à El Fasher, alors que les affrontements sont quotidiens dans la ville.