Gabon: Les députés divisés sur l'adoption de la future loi électorale

Une rue de Libreville.

Au Gabon, le ministre de l'Intérieur a été auditionné le 10 juin 2024 par les députés de la commission des lois sur le futur code électoral sur la base duquel doivent être organisées les prochaines élections. L'adoption de cette loi divise toutefois au sein de l'Assemblée nationale. Explications.

Au Gabon, refoulé la semaine dernière pour non-respect du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a finalement été auditionné le 10 juin 2024 par les députés de la commission des lois.

Hermann Immongault est venu défendre devant les députés le futur code électoral sur la base duquel seront organisées les prochaines élections au Gabon.

Le ministre a demandé aux députés l'adoption de cette loi car elle permettra d'organiser le référendum constitutionnel prévu avant fin décembre.

Une sous-commission chargée d'examiner le texte

Tous les députés sont unanimes : la loi électorale est le premier texte de la transition - instaurée après le coup d'État du 30 août 2023 qui a renversé Ali Bongo - qui a fait voler en éclat le consensus dans l'hémicycle où tous les députés ont été nommés par les militaires au pouvoir.

Germain Biahodjow est l'un de ceux qui soutiennent le texte : « J'ai soutenu cette loi pour que l'Assemblée nationale ne soit pas comme un blocage à l'action du gouvernement qui voudrait très rapidement travailler pour revenir à l'ordre constitutionnel. »

Nombreux sont les députés qui le rejettent en revanche pour des raisons, disent-ils, de calendrier : ils souhaitent que le texte soit débattu en janvier prochain après le référendum constitutionnel, comme l'avait auparavant décidé la transition. Plusieurs députés s'inquiètent aussi des dispositions qui accordent trop de pouvoirs au ministère de l'Intérieur dans l'organisation des futures élections. Jean Valentin Leyama affirme : « Dans ce texte, le ministère de l'Intérieur gère l'ensemble du processus de bout en bout, désigne les présidents des commissions. Les candidats aux élections ne sont pas représentés dans les bureaux de vote. Ils n'ont pas droit à des copies de procès-verbaux. C'est le ministère de l'Intérieur qui fait le convoyage des résultats. »

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Après cette journée de contradiction entre députés, le président de l'Assemblée nationale a décidé de mettre en place une sous-commission chargée d'examiner le texte dans le fonds. Celle-ci a une dizaine de jours pour rendre sa copie.

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