Congo-Brazzaville: Fête internationale de la musique - L'UMC appelle à la promotion de la musique congolaise

A l'occasion de la fête internationale de la musique, célébrée le 21 juin de chaque année, l'Union des musiciens congolais (UMC), présidée par Godefroy Magloire Bonguili, allias Pape God, a rendu publique une déclaration déplorant le fait qu'aucune initiative n'a été prise cette année. Elle a demandé au gouvernement de prendre des mesures administratives nécessaires tendant à réduire l'impact de la musique étrangère sur la musique nationale.

La fête de la musique, d'origine française dont l'impulsion décisive fut donnée par Jack Lang, alors ministre français de la Culture, en 1982, s'est complètement internationalisée en moins de trente ans. Aujourd'hui, elle est reprise dans plus de cent vingt pays sur les cinq continents avec plus de trois cent quarante villes participantes dans le monde. Au Congo, cette fête qui est à sa quarante-deuxième édition est célébrée depuis plusieurs années déjà.

Elle a pour vocation de servir de cadre de découverte de nouveaux talents, d'encouragement des musiciens amateurs mais aussi des professionnels à se produire bénévolement dans les rues et espaces publics grâce à l'organisation de nombreux concerts gratuits, permettant à un public plus large d'accéder à des musiques de toutes sortes : traditionnelle, moderne, religieuse, urbaine, fanfare, etc.

Pour le président de l'UMC, c'est avec beaucoup de regrets que les musiciens réalisent qu'en cette année aucune initiative majeure n'a été prise à cet effet, nonobstant l'organisation mise en place par l'Institut français du Congo. « L'implication des pouvoirs publics, avant tout, celle des mécènes et des sponsors ensuite, s'avère indispensable pour la pérennité de cette activité, car la fête de la musique est dans notre pays le seul événement culturel annuel d'envergure », a souligné Godefroy Magloire Bonguili allias Pape God.

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L'UMC, a rappelé son président, a pour vocation de poursuivre, entre autres, les objectifs ci-après : contribuer à l'élaboration des politiques culturelles et des politiques d'emploi, y compris la formation professionnelle des artistes musiciens ; améliorer la gouvernance et le cadre juridique des institutions de gestion des droits d'auteurs et des droits voisins en République du Congo, en l'occurrence le Bureau congolais du droit d'auteur (BCDA) ; contribuer au renforcement des politiques et mesures afférentes au statut professionnel, social et économique des artistes musiciens, ainsi qu'à la détermination de leurs conditions de travail ; renforcer le sens de la morale et de l'éthique, de la déontologie et du devoir sociétal des artistes musiciens.

La restructuration du comité de direction du BCDA sollicitée

Comme le veut la pratique des Journées internationales ou mondiales, l'UMC pense que le 21 juin de chaque année pouvant être assimilée à la Journée internationale de la musique devait être mise à profit pour donner l'occasion au gouvernement de déclarer sa politique d'orientation culturelle, dans le but de donner des indications claires en matière de musique. C'est pour cela que le président de l'UMC a énoncé quelques revendications fondées sur les difficultés que rencontrent les artistes musiciens du Congo...

«... Conscient que la musique congolaise souffre des préjugés qui lui valent une discrimination subjective quant à son exécution publique dans les lieux de diffusion, à savoir night-club, bars, radio et télévision, kermesses, transport en commun, manifestations publiques voire officielles, etc. ; reconnaissant que l'omniprésence de la musique étrangère sur les ondes des radios et télévisions, de même dans la quasi-totalité des lieux de diffusion, ce qui nuit à la visibilité et à la notoriété des oeuvres musicales des auteurs du Congo Brazzaville ; rappelant le rôle protecteur et régalien de l'État dans la protection de nos arts et lettres par le biais du ministère de l'Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs... »,

Pape God a sollicité que le gouvernement, notamment le ministère de l'Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, ainsi que celui de la Communication et des médias, y compris le Conseil supérieur de la liberté de communication, à l'instar de la loi « Toubon », prennent des mesures administratives nécessaires tendant à réduire l'impact de la musique étrangère au profit de la musique nationale en vue de lui assurer visibilité et notoriété, éléments indispensables à la consolidation de la souveraineté nationale. Que le gouvernement restructure le Comité de direction du BCDA de manière à ce que 60% des membres le composant soient des artistes membres-associés de cette structure, leur qualité de créateur faisant foi.

Enfin, à ses chers collègues artistes musiciens qui poursuivent les mêmes objectifs et le même idéal, le président de l'UMC les a invités tous à plus de discipline et à l'unité au sein de leur organisation nationale.

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