Alors que la Commission électorale a quasiment terminé le dépouillement et la compilation de près de 100 % des suffrages exprimés lors de la présidentielle de samedi 29 juin, la Mauritanie est toujours dans l'attente des résultats définitifs de la présidentielle. Le président sortant Mohamed Ould Ghazouani est en tête, mais son principal opposant a déjà fait savoir dimanche 30 juin qu'il ne reconnaitra pas les résultats du scrutin.
Il s'agit de résultats officiels, mais provisoires qui sont publiés sur le site internet de la Commission électorale nationale et compilés bureau de vote par bureau de vote depuis ce samedi matin : ils donnent le président sortant en tête avec une avance qui n'est plus rattrapable par ses adversaires politiques.
Sur la base de l'ensemble des bulletins de vote dépouillés, Mohamed Ould Ghazouani détient 56,12% des voix d'après ce que l'on peut lire sur la plateforme en ligne de la Commission électorale nationale indépendante « my ceni ». Des résultats qui doivent encore être proclamés par le président de la Céni dans la journée.
En deuxième position, l'opposant et militant des droits de l'homme Biram Dah Abeid, avec un peu plus de 22,10% des voix. Pour celui qui est déjà arrivé second lors de la dernière présidentielle, ce résultat est faux et manipulé par une Commission électorale qu'il accuse d'être instrumentalisée par le pouvoir et d'avoir commis des fraudes. Il l'accuse notamment de bourrage d'urnes dans quelque 700 bureaux de vote où les représentants de son parti auraient été chassés, selon lui. Je les refuse catégoriquement. Nous ne reconnaissons pas cette institution. Nous ne reconnaissons pas le président qui est issu du comptage de cette Céni.
Biram Dah Abeid rejette donc ces résultats et dit procéder à son propre comptage. Il promet de rendre ce dernier public dans les prochaines 24 heures. D'ici là, il appelle ses militants à descendre dans la rue de façon pacifique pour contester ces résultats. Dans une conférence de presse tardive, le ministre de l'Intérieur Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine a affirmé qu'aucune action de nature à perturber la tranquillité des citoyens ne serait tolérée.
Depuis qu'il a fait ces déclarations, le siège du parti de Biram Dah Abeid est encerclé par la police. Deux voitures barrent l'accès à la route qui passe devant son QG tout comme une dizaine de policiers anti-émeutes placés juste devant l'entrée de son siège.
Le reste de la capitale est calme pour l'heure. Tout le monde attend que la Céni prononce les résultats définitifs provisoires. Elle a jusque lundi soir pour le faire.