Mauritanie: Le gouvernement promet de garantir la sécurité des citoyens

Des affiches de campagne pour la présidentielle du 29 juin 2024, à Nouakchott.

Le ministre mauritanien de l'Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a assuré, dimanche dans la soirée à Nouakchott, que tout sera fait pour garantir la quiétude et la sécurité des citoyens à la suite de heurts enregistrés dans certains quartiers de la capitale après l'annonce de tendances plaçant le chef de l'Etat sortant dans la position de rempiler pour un second mandat dès le premier tour.

"Nous allons tout mettre en oeuvre pour que les citoyens mauritaniens se sentent en sécurité dans toutes les conditions. Des jeunes, en majorité des mineurs, ont à certains endroits, tenté d'ériger des barricades, mais tout est fait pour garantir la sécurité des citoyens et des étrangers résidant dans le pays", a-t-il notamment indiqué.

Intervenant en arabe lors d'un point de presse organisé au ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation, a, sans le nommer, appelé un des candidats à l'élection présidentielle de samedi d'inviter ses jeunes partisans à la retenu.

"Le ministère de l'Intérieur ne permettra, en aucun cas et à aucun prix, toute atteinte à la sécurité et à la tranquillité. Tous les organes de sécurité disposent des instructions, des moyens et de la disponibilité nécessaires pour faire face avec fermeté à toute tentative d'atteinte à la sécurité et à la tranquillité publique sur l'ensemble du territoire national", a-t-il fait savoir.

Il a soutenu que des "opportunistes et des adolescents trompés, affiliés à un candidat particulier, ont tenté, tout au long de la journée, dans certains quartiers de la capitale, de perturber l'atmosphère de tranquillité et de sécurité, par des émeutes telles que brûler des pneus, perturber la circulation, essayer d'intimider les paisibles citoyens et endommager leurs biens".

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Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine a déploré des "actes de sabotage qui ont été maîtrisés grâce à un plan de sécurité rigoureux, des services de sécurité", ajoutant : "Ceux qui cherchent à diriger le pays devraient être plus soucieux que quiconque d'assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens", a-t-il fait valoir.

Le ministre de l'Intérieur fait, sans doute, allusion à Biram Dah Abeid, militant antiesclavagiste, et principal opposant au régime, dont des partisans ont tenté de descendre dans les rues à mesure que la compilation des résultats faite par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) donnait une nette avance au président sortant.

Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, au pouvoir depuis 2019, est parti pour diriger la République islamique de Mauritanie à la lumière des tendances émanant du système informatique de traitement et de compilation des données et résultats électoraux.

Les données émanant dimanche du dépouillement de l'ensemble des 4503 bureaux de vote répartis sur le territoire mauritanien et à l'étranger place M. Ghazouani en tête du scrutin avec un score de 56, 12 %.

Des résultats d'ores et déjà rejeté par Biram Dah Abeid, son principal challenger, crédité de 22, 10 %. Il a, lors d'une déclaration publique revendiqué la victoire et "félicite le peuple d'avoir voté contre le pouvoir".

"Ils ont voté et terrassé le pouvoir. C'est pourquoi la CENI est en train de préparer des résultats. Nous sommes en droit de dire non. Ça ne passera pas. On va défendre le résultat de l'élection qui donne le président Ghazouani perdant", a-t-il dit.

Il n'a pas manqué d'inviter le pouvoir à accepter la décision du peuple. "Nous mettons en garde les partenaires étrangers contre toute velléité de soutien à un coup d'Etat électoral que la CENI voudrait commencer à légitimer et à faire passer", a-t-il insisté.

La CENI a jusqu'à mardi pour publier les résultats provisoires. Les résultats officiels vont être proclamés par le Conseil constitutionnel mercredi au plus tard.

Près de deux millions d'électeurs mauritaniens étaient appelés aux urnes pour choisir un président de la République parmi sept candidats dont le chef de l'Etat sortant.

Le scrutin s'est déroulé normalement dans la capitale et dans les autres localités du pays en dépit de quelques manquements déplorés par des candidats. Le taux de participation est projeté à 55, 39 %.

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