Deux semaines après des manifestations antigouvernementales meurtrières, le président du Kenya, William Ruto, a annoncé jeudi avoir limogé la quasi-totalité des membres de son gouvernement. Seuls le vice-président et le ministre des Affaires étrangères restent en poste, rapportent France24 et plusieurs confrères. La chaine française ajoute qu'un remaniement était attendu.
Après avoir « écouté ce que le peuple du Kenya a dit et après une évaluation globale de la performance de mon cabinet et ses réalisations et ses défis, j'ai aujourd'hui (...) décidé de limoger avec effet immédiat tous les membres » du gouvernement, a annoncé le chef de l'État lors d'une conférence de presse à State House, le palais présidentiel. Seuls le ministre des affaires étrangères et le vice-président conservent leurs portefeuilles, a poursuivi William Ruto. La source ajoute qu'il est fort probable que soit mis en place un gouvernement « à base élargie ».
« Je vais immédiatement engager de vastes consultations à travers différents secteurs et formations politiques, dans le but de définir un gouvernement à base élargie qui m'aidera à accélérer et accélérer les mesures nécessaires et urgentes » a également déclaré le chef de l'État. Le président kényan avait retiré le 26 juin un projet de budget controversé qui prévoyait des augmentations de taxes, au lendemain d'une journée de violences marquée par l'assaut du Parlement par les manifestants.
La police avait alors tiré à balles réelles sur la foule. Selon l'agence kényane de protection des droits humains (KNHCR), 39 personnes sont mortes depuis la première manifestation le 18 juin 2024. Depuis plusieurs semaines, le Kenya est secoué par une crise socio- politique qui a commencé par la loi de finance 2024. Malgré l'annonce du retrait de cette loi et des coupes dans le train de vie de l'Etat, la rue continue de gronder.