L'organisme de surveillance de la police du Kenya a déclaré qu'il enquêtait pour savoir si la police était impliquée dans la découverte macabre de corps mutilés jetés dans une décharge de Nairobi.

Au Kenya, une dizaine de corps ont été retrouvés hier, vendredi, à Mukuru un bidonville de Nairobi, la capitale. Ils ont été découverts par des jeunes près d'un poste de police, rapportait notre correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix. Les corps étaient emballés dans des sacs plastique.

Le bilan pourrait encore s'alourdir car les fouilles de la police ont été interrompues en fin d'après-midi par un mouvement d'humeur des riverains de Mukuru, dispersés avec des gaz lacrymogènes.

Il y a quinze jours, des manifestations contre un projet de loi de finances ont été violemment réprimées par les forces de l'ordre. Le chef de la police nationale, Japhet Koome a démissionné. Le porte-parole de la présidence l'a annoncé hier.

Le fait que les corps aient été retrouvés dans des sacs plastique rappelle le sinistre souvenir de la rivière Yala. En mars dernier, une quarantaine de cadavres, y avaient été retrouvés emballés de manière similaire. Les organisations de défense des droits de l'homme avaient alors soupçonné que ces dépouilles appartiennent à des victimes d'exécutions extrajudiciaires.

L'Autorité indépendante de contrôle de la police (IPOA) enquête également sur les allégations d'enlèvements et d'arrestations illégales de manifestants portés disparus à la suite de manifestations antigouvernementales généralisées, rapporte l'AFP.