Samedi, les policiers ont découvert cinq nouveaux sacs contenant des dépouilles, dans une carrière transformée en décharge. Compte tenu de leurs mutilations, il est difficile pour l'heure de dire le nombre de victimes qui se trouvent dans ces sacs. Les fouilles se poursuivent alors que la tension avec la population locale augmente.
Les habitants du bidonville de Mukuru, situé au sud de Nairobi, étaient des centaines, massés près de la scène de crime pour observer les fouilles de la police. Les officiers de la Direction des affaires criminelles, ceux de l'unité d'enquête sur les homicides et enfin la Recce Squad, une unité d'élite, étaient sur place. La découverte de cinq nouveaux sacs a de nouveau provoqué la colère des riverains. À tel point, que la Recce Squad a dû effectuer des tirs de semonce pour disperser la foule.
D'après, l'inspection générale de la police (IPOA), neuf personnes ont déjà été retrouvées, deux hommes et sept femmes. « Cet incident tragique nous rappelle les violences que subissent les femmes au Kenya. La plupart aboutissant au meurtre », s'indigne la Fédération des femmes avocates du Kenya.
Le Groupe de travail sur la réforme de la police, une plateforme qui fédère une vingtaine d'organisations de la société civile, demande, quant à lui, que les examens scientifiques de la police pour identifier les victimes, soient faits en présence d'observateurs indépendants. D'après cette plateforme, la tragédie de Mukuru « soulève de sérieuses inquiétudes quant à l'état de droit » au Kenya.