En Tunisie, la période électorale commence ce 14 juillet pour la présidentielle prévue le 6 octobre prochain. Mais avant même que les dépôts des candidatures aient commencé, les candidats de l'opposition signalent des difficultés administratives pour se présenter. Notamment pour les opposants politiques en prison. Pour déposer leur candidature à la présidentielle, les candidats doivent récolter 10 000 parrainages, selon la loi. Pour les opposants politiques la démarche se complique déjà.
Ces derniers jours, certains opposants politiques en prison ont dénoncé le blocage dont ils sont victimes pour obtenir le document nécessaire à la récolte des parrainages. Un document délivré par l'Instance électorale.
Nafaa Laâribi, l'un des avocats de l'opposante Abir Moussi, présidente du parti destourien libre - et en prison depuis octobre 2023 -- , en a fait les frais. « Tout simplement, on nous a demandé une procuration écrite de la part de Maître Abir Moussi, (qu'elle désigne) quelqu'un qui puisse demander les formulaires des parrainages, ça nous a surpris ».
Surpris car ses avocats pensaient pouvoir, selon la loi, la représenter aussi pour cette démarche...et ils n'ont pas pu obtenir qu'un huissier notaire soit envoyé par la justice dans la maison d'arrêt, pour réaliser ladite procuration.
L'opposant de gauche Ghazi Ghaouachi, en prison depuis février 2023 vit une situation similaire. Lui a déjà une procuration reconnue par la justice pour s'occuper de ses démarches administratives, selon l'un de ses fils Elyes Chaouachi : « L'instance supérieur indépendante pour les élections appelée ISIE a refusé d'accepter cette procuration sous prétexte que mon père ne possède une procuration spécifique pour obtenir la fiche de parrainages ; et pour nous, cette justification nous semble vraiment ridicule ! »
Les deux opposants prévoient des recours en justice. L'instance électorale n'a pas encore donné d'éclaircissements sur ce blocage...