Rwanda: Election présidentielle - Simple formalité pour Kagamé

Paul Kagame, Président sortant et candidat à l'élection présidentielle au Rwanda
analyse

Un 4e mandat présidentiel en téléchargement pour l'homme fort du Rwanda. On pourrait même parler d'un 5e si l'on compte les 6 ans, de 1994 à 2000, durant lesquels il a été vice-président et tout puissant ministre de la Défense.

En effet, depuis l'entrée victorieuse des troupes du Front patriotique rwandais à Kigali en juillet 1994, Paul Kagamé en a toujours été le numéro 1 et les élections présidentielles passent et se ressemblent. Depuis 2003 où il a été, pour la première fois, candidat, il a toujours été plébiscité avec des scores fleuves de plus de 98%. Le scrutin de cette année ne devrait pas être différent. C'est une nouvelle formalité pour cet ancien rebelle devenu héro de la nation et réformateur intrépide qui, des affres du génocide, a fait émerger le Rwanda au rang de pays stable sur un trajectoire de transformation socio-économique rapide.

Ces progrès socio-économiques réels dans une paix sociale remarquable, construits par un Etat fort qui a su inculquer un civisme spartiate à sa population font du Rwanda un modèle de gouvernance en Afrique. La communauté internationale et les médias internationaux sont comme dans un consensus d'accompagnement de la révolution Kagaméenne. On critique rarement le maître de Kigali, on l'encense souvent.

Pourtant l'homme ne gouverne, pardon, ne règne pas innocemment, selon la célèbre formule de Saint-Just. Etudiants, syndicalistes, journalistes, leaders politiques, ils sont nombreux qui se sont exilés, ont été emprisonnés ou sont portés disparus depuis l'avènement du FPR. Leurs "crimes", "la négation du génocide, s'associer en malfaiteurs, l'incivisme, la diffamation, l'outrage au président de la République", bref des attitudes et opinions mal placées qui remettent en cause le système Kagamé.

Les succès de sa politique ont donc absous le président du FPR des logorrhées habituelles des associations de défenses de droit de l'homme. Mieux le président Rwandais ne s'en laisse pas conter par les capitales occidentales, particulièrement Paris et Bruxelles qui ont reçu les pires avanies sur leurs rôles présumés dans le génocide des Tutsis.

C'est donc avec une main de fer que Paul Kagamé dirige son pays et honni qui mal y pense, notamment les férus des modèles démocratiques copiés collés. Victoire Ingabiré, l'opposante la plus déterminée, qui a connu la prison pendant plusieurs années avant de se faire déchoire de ses droits civiques, ne dira pas le contraire.

Face donc à 2 adversaires de salon, le président rwandais va passer haut la main la formalité de sa reconduction : 9 des 11 partis reconnus ou tolérés dans le pays, le soutiennent. Mieux, Paul Kagamé a déjà battu ces 2 concurrents lors de la présidentielle de 2017. Il l'avait emportée avec plus de 98% des voix devant Philippe Mpayimana (0,72%), candidat indépendant, et Frank Habineza (0,48%) du Parti Vert pour la démocratie au Rwanda.

Les 9,7 millions d'électeurs rwandais ne vont pas du tout hésiter à plébisciter de nouveau leur héros national, même si le taux de chômage, 16%, est en hausse et que la guerre par procuration que leur pays fait à la République démocratique du Congo fait craindre des dérapages préjudiciables à la paix régionale.

Va donc pour le plébiscite de Paul Kagamé qui a promis aux Rwandais un développement plus inclusif, une sécurité renforcée et une amélioration du panier de la ménagère ! Rendez-vous le 20 juillet pour les résultats de cette présidentielle où un score à hauteur d'homme est attendu pour un leader à l'aura continental.

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