En Tunisie, alors que l'instance électorale a donné le coup d'envoi, dimanche 14 juillet, de la période électorale, le climat autour des médias se durcit de plus en plus. Le Syndicat des journalistes tunisiens a publié un communiqué lundi 15 juillet rappelant la nécessité de médias libres et indépendants pour couvrir la période électorale, dans un contexte où les intimidations envers les journalistes sont croissantes.
Mainmise sur l'audiovisuel public, gel du travail de l'instance de régulation des médias télévisuels, emprisonnement de journalistes. C'est dans ce contexte tendu que le syndicat des journalistes a publié un communiqué ce lundi 15 juillet pour rappeler l'importance de garantir la liberté de la presse, essentiel pour le bon déroulement d'élections démocratiques.
Car les exemples de violations de cette liberté s'accumulent.
Depuis le 11 mai, deux journalistes vedettes d'une matinale radio, Borhen Bsaies et Mourad Zeghidi, sont derrière les barreaux. Ils purgent une peine d'un an de prison pour leurs analyses et commentaires politiques.
Le 6 juillet dernier, le syndicat des journalistes dénonce le retrait d'un article annonçant la candidature d'un opposant au président par l'agence de presse officielle, la TAP, et condamne aussi sa décision de ne pas couvrir une conférence de presse du parti destourien libre, le parti de l'opposante Abir Moussi, emprisonnée depuis octobre 2023.
Et la mise au pas des médias passe aussi par une intimidation judiciaire. Ce lundi, le représentant légal du site journalistique et indépendant Nawaat a reçu une convocation de la brigade criminelle d'El Gorjani à Tunis pour se présenter mardi, sans donner les motifs de cette requête.