La Banque africaine de développement a participé à un événement intitulé « Intégrer les énergies renouvelables dans les transitions énergétiques » qui s'est tenu à Hammamet, en Tunisie, du 21 au 24 mai 2024.
Organisé conjointement par les Fonds d'investissement climatiques (FIC) et le gouvernement de la Tunisie, cet événement d'apprentissage a réuni des parties prenantes clés pour faire progresser le dialogue et l'action sur l'intégration des énergies renouvelables dans les pays en développement, dans le cadre du programme d'Intégration des énergies renouvelables (REI) des Fonds d'investissement climatiques.
Le programme d'Intégration des énergies renouvelables a été lancé en 2023 pour soutenir les pays en développement dans la transition de leurs systèmes énergétiques vers une production croissante d'énergies renouvelables. Des manifestations d'intérêt ont été sollicitées dans le monde entier et dix pays ont été sélectionnés pour élaborer des plans d'investissement. Conscients de l'importance du partage des connaissances, les Fonds d'investissement climatiques ont créé l'année dernière la plateforme d'apprentissage REI pour favoriser l'échange d'idées et de bonnes pratiques entre les pays, en particulier ceux qui ne font pas partie des pays sélectionnés.
Pendant trois jours, des participants du monde entier ont pris part à une série de sessions d'apprentissage et d'ateliers techniques couvrant un large éventail de sujets essentiels à l'intégration des énergies renouvelables : infrastructure de transport et de distribution, amélioration de la flexibilité du système, gestion des pics de charge, stockage de l'énergie, réseaux intelligents et développement de systèmes énergétiques résilients.
Les discussions ont également porté sur la planification nationale et l'élaboration de politiques, ainsi que sur le rôle crucial de la participation du secteur privé dans l'accroissement des capacités d'investissement.
« Les discussions ont été très fructueuses. Les pays ont constaté que, bien qu'ils se trouvent dans des endroits géographiquement différents, ils sont tous confrontés à des problèmes et des défis similaires », a déclaré Jimmy Pannett, coresponsable de REI. « Et plus important encore, je pense que malgré le fait qu'ils soient à différents stades d'intégration de leur énergie renouvelable, qu'ils soient sophistiqués ou non, ils apprennent tous les uns des autres. Nous avons entendu la Colombie dire qu'elle avait appris des choses du Kenya. Nous avons vu que tout le monde a appris des leçons de l'Asie du sud ou que certains concepts et solutions tels que l'hydroélectricité au Brésil ne sont pas nécessairement la solution complète [pour certains pays] -- qu'ils doivent être plus créatifs ».
Dans son allocution de clôture, Fethi Hanchi, directeur général de l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie de Tunisie, a exprimé sa gratitude aux Fonds d'investissement climatiques pour avoir choisi son pays comme lieu d'accueil de cette édition en présentiel de la Plateforme d'apprentissage REI. « Face à tous les grands défis universels, toutes les réponses doivent être transversales et collaboratives. Nous devons travailler ensemble pour relever ce défi énergétique, qui est intrinsèquement lié au défi climatique. Nous devons donc intensifier et multiplier ces initiatives afin de tirer le meilleur parti de nos expériences respectives », a souligné M. Hanchi.
« Nous devons également concrétiser le financement des énergies renouvelables. Aujourd'hui, c'est la principale préoccupation, car les pays sont désormais prêts », a-t-il conclu.
Carlos Mollinedo, chargé en chef de l'économie de l'énergie à la Banque africaine de développement, a présenté, lors d'un panel sur l'intensification des investissements dans l'intégration des énergies renouvelables, des idées sur la manière d'aborder le développement des pipelines et a donné des exemples des types d'investissements auxquels la Banque accorde la priorité.
« La Banque est pleinement déterminée à soutenir les efforts déployés par les pays africains pour accélérer l'accès à l'électricité tout en faisant progresser leur transition vers des sources d'énergie plus propres. Depuis 2000, nous avons engagé un montant cumulé de 20 milliards de dollars pour atteindre ces deux objectifs, en mettant de plus en plus l'accent sur les énergies renouvelables, en particulier l'hydroélectricité et l'énergie solaire, et en soutenant de plus en plus les investissements du secteur privé par le biais de financements directs et en fournissant une assistance technique pour stimuler la réforme du secteur de l'électricité », a-t-il déclaré.
Des visites sur le terrain ont permis aux participants de constater de visu les approches innovantes de la Tunisie en matière d'intégration des énergies renouvelables, présentant l'utilisation de partenariats public-privé comme moteur de l'investissement dans le secteur des énergies renouvelables.
Les stratégies et les mises en oeuvre pratiques de la Tunisie ont fourni des enseignements précieux et ont été une source d'inspiration pour d'autres pays qui s'engagent dans des transitions énergétiques similaires. L'événement a non seulement mis en lumière les progrès réalisés, mais il a également souligné l'importance d'une collaboration et d'un partage des connaissances continus.
En réunissant un large éventail d'expertises et de perspectives, il avait pour objectif d'accélérer l'adoption collaborative des énergies renouvelables et de soutenir l'effort mondial visant à créer des systèmes énergétiques durables et résilients pour l'avenir.
Parmi les participants figuraient des experts techniques des ministères nationaux spécialisés dans les domaines de l'énergie, de l'environnement, des finances et de la planification nationale. Outre une délégation de la Banque africaine de développement, des représentants de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, de la Banque interaméricaine de développement, de la Société financière internationale et de la Banque mondiale étaient également présents.
La Banque africaine de développement a récemment approuvé plusieurs projets importants dans le domaine des énergies renouvelables, notamment :
1. La production d'électricité à grande échelle et stockage par batterie : projets en Érythrée, au Gabon, en Égypte, au Niger, en Tunisie, en Tanzanie et en Afrique du Sud.
2. Les interconnexions régionales : des initiatives telles que la liaison électrique entre la Mauritanie et le Mali, la ligne de transport Mozambique-Songo-Matambo et la deuxième interconnexion électrique entre l'Éthiopie et Djibouti.
3. L'accès hors réseau : élargissement de l'accès à l'énergie au Tchad, au Ghana et au Togo.
En outre, la Banque a lancé d'importants programmes d'assistance technique :
4. Le programme Catalyseur pour la transition énergétique en Afrique, approuvé en 2023, soutient des projets en Namibie, au Botswana, en Tunisie, au Sénégal, au Nigéria, en Mauritanie et à la Commission africaine de l'énergie (AFREC).
5. Le programme d'assistance technique au secteur de l'énergie en Afrique, approuvé en 2023 et lancé en 2024, couvre près de dix pays, dont la Tunisie, et met l'accent sur la politique, la réglementation et l'intégration régionale.
Le Plan d'investissement du gouvernement du Mali dans le cadre du FIC REI a été approuvé en novembre 2023 selon une approche modulaire, avec une allocation initiale de 32,6 millions de dollars à répartir entre la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, et une deuxième allocation de 20 millions de dollars à verser sous réserve de la disponibilité de fonds supplémentaires, ce qui porterait le montant total de l'allocation à 52,6 millions de dollars.