L'affaire fait grand bruit au Kenya. Il s'agit de ce tueur en série qui, à son actif, a fait plusieurs morts. Les chiffres officiels encore provisoires font état d'une quarantaine de femmes tuées.
Par qui ? Pour quelle raison ? C'est à ces questions que tente de répondre la Direction des affaires criminelles du Kenya. En effet, le 15 juillet dernier, elle avait déjà procédé à l'arrestation du cerveau présumé de l'affaire. De triste renommée, Collins Jumashi Kalusha, puisque c'est de lui qu'il s'agit, serait passé aux aveux. A sa suite, deux autres hommes ont été interpellés, le 16 juillet dernier.
L'un a été appréhendé à sa sortie d'un bar à Nairobi alors que le second, lui, a été alpagué à Mukuru où il résidait. Saura-t-on toute la vérité avec ces prises aussi importantes les unes que les autres ? On attend de voir. Toujours est il que le président William Ruto y a intérêt, surtout que d'aucuns avaient vite lié ces féminicides à des assassinats politiques et ce, au regard du contexte sociopolitique délétère qui prévaut au Kenya, caractérisé par la répression des manifs de rue. Le gouvernement a beau tenter de démontrer qu'il n'y a aucun lien possible entre les deux affaires, certains Kényans en doutent.
Il faut craindre que ces féminicides en série ne répondent à des mobiles religieux
D'où la nécessité d'oeuvrer à ce que les responsabilités soient situées. Des pistes, il en existe. Il suffit pour les fins limiers de savoir les exploiter judicieusement. A preuve, il a fallu le concours du portable d'une des victimes pour pouvoir mettre le grappin sur les deux suspects qui couraient encore les rues. Cela dit, il faut surtout craindre que dans un pays comme le Kenya où poussent à foison des sectes de tout genre, ces féminicides en série ne répondent à des mobiles religieux. Ce n'est pas exclu ; tant on aura tout vu dans ce pays où les dérives religieuses on pignon sur rue.