Soudan: Raprochement entre le pays et l'Iran - Quand khartoum veut faire pâlir Riyad de jalousie

Drapeau Iran (g) et Drapeau du Soudan (d)
22 Juillet 2024

Khartoum et Téhéran ont décidé de fumer le calumet de la paix, mettant ainsi fin à leur brouille diplomatique de près de huit ans. A preuve, le 21 juillet dernier, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan a reçu en audience l'ambassadeur d'Iran à Port-Soudan devenue par la force des choses, la capitale administrative du Soudan depuis le début de la guerre.

Presqu'au même moment, l'ambassadeur du Soudan prenait aussi ses quartiers à Téhéran. Si les premiers signes du rapprochement entre le Soudan et l'Iran, remontent à juillet 2023, lors de la rencontre entre les chefs de la diplomatie des deux pays à Bakou en Azerbaïdjan, les causes, quant à elles, sont à rechercher dans la guerre pour le pouvoir que se livrent les deux généraux que sont Abdel Fattah al-Burhan et Mohammed Hamdan Daglo dit « Hemetti ».

Car, on le sait, depuis le déclenchement des hostilités, le 15 avril 2023, Riyad, en dépit de la médiation qu'elle mène aux côtés de Washington, qui a permis d'obtenir des trêves humanitaires, a été accusée à tort ou à raison de rouler pour les Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemetti qui, faut-il le rappeler, tiennent la dragée haute à l'armée régulière. Du coup, le général Abdel Fattah al-Burhan a pris ses distances avec les autorités saoudiennes et a décidé de renouer avec Téhéran dont les relations avec Riyad évoluent en dents de scie.

Avec ce nouvel allié, Khartoum espère se refaire une santé militaire

S'il est vrai que les deux capitales se sont réconciliées à la surprise générale, il n'en demeure pas moins que la méfiance subsiste. En clair, en choisissant de se rapprocher de l'Iran, le Soudan veut faire pâlir de jalousie l'Arabie Saoudite.

Surtout quand on sait que c'est par solidarité avec Riyad, que Khartoum avait rompu avec Téhéran en 2016. Cela dit, quelles conséquences le rapprochement entre le Soudan et l'Iran, peut-il avoir sur le conflit armé en cours au pays d'Omar el-Béchir ? La question mérite d'être posée ; tant les uns et les autres redoutent une nouvelle escalade. Ils n'ont certainement pas tort.

Car, avec ce nouvel allié, Khartoum espère se refaire une santé militaire, notamment à travers l'acquisition d'armes et plus spécifiquement, de drones pour freiner la progression, sur le terrain, des FSR. C'est de bonne guerre, dira-t-on. Toutefois, il faut craindre que l'intervention de plusieurs acteurs externes ne contribue à complexifier davantage le conflit soudanais qui a commencé à s'enliser au point qu'il est difficile d'en prévoir une issue favorable à court et moyen termes. Qui donc pour sauver le peuple soudanais ? Telle est la question que plus d'un observateur se pose surtout au regard du drame qui se joue au Soudan.

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