Le dirigeant du Soudan, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, a reçu le 21 juillet 2024 l'ambassadeur d'Iran et a envoyé le sien à Téhéran, marquant ainsi le rapprochement entre les deux pays après huit ans de rupture diplomatique. Détails.
C'était décidé et c'est acté : le Soudan et l'Iran mettent fin à 8 ans de rupture diplomatique. Le rapprochement entre les deux pays, en marche depuis juillet 2023, s'est concrétisé ce 21 juillet 2024 par la prise de fonction de deux ambassadeurs.
Dimanche, à Port-Soudan, capitale administrative du Soudan depuis le début de la guerre, le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhan, a reçu, selon le gouvernement soudanais, le nouvel ambassadeur iranien Hassan Shah Hosseini.
C'est en solidarité avec l'Arabie saoudite que le Soudan avait décidé de couper ses relations diplomatiques avec Téhéran, en 2016, suite à l'attaque de l'ambassade saoudienne en Iran, qui était elle-même une réaction à l'exécution d'un éminent religieux chiite à Riyad.
Aujourd'hui, la situation a changé. D'abord, il y a eu une réconciliation surprise entre Riyad et Téhéran en mars 2023. Plusieurs pays de la région se sont alors réconciliés avec l'Iran. Il y a ensuite, depuis le 15 avril 2023, la guerre au Soudan. Khartoum a alors reconsidéré ses relations dans la région, en fonction des alliances imposées par ce conflit et par l'implication de certaines forces régionales aux côtés des Forces de soutien rapide (FSR), les paramilitaires du général rival, Hemedti.
Un nouvel appui pour l'armée soudanaise contre les paramilitaires
Un rapprochement s'est alors opéré avec Téhéran. Il y a eu une première rencontre, en juillet 2023, entre les chefs de la diplomatie des deux pays, en marge d'une réunion du Mouvement des non-alignés à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan.
La décision de reprendre les relations diplomatiques a été annoncée dans un communiqué conjoint en octobre dernier.
Une reprise qui revêt une importance stratégique pour les deux parties. Avec ce nouveau soutien, Téhéran étend son influence dans la région et bénéficie d'une présence supplémentaire dans la zone de la mer Rouge. Quant à Khartoum, elle a un nouvel appui, y compris pour la fourniture d'armes et spécifiquement de drones face aux avancées des FSR.