Afrique: Massacre de Thiaroye - Six tirailleurs africains reconnus «Morts pour la France »

Algérie. 1956. Poste Al-Frah (région d'Alger). Avant le départ en patrouille, une section de la 7e compagnie du 2/13e régiment de tirailleurs sénégalais (photo d'illustration)

C'est une décision mémorielle inédite. L'État français a annoncé, ce dimanche 28 juillet, que six tirailleurs sénégalais, exécutés en 1944 sur ordre d'officiers de l'armée française au camp de Thiaroye, près de Dakar, au Sénégal, ont été reconnus « Morts pour la France », une décision prise dans le cadre des commémorations du Débarquement de Provence.

C'est un pas de plus, une avancée dans ce dossier historique, douloureux et complexe. Quatre Sénégalais, un Ivoirien et un soldat de la Haute-Volta, devenue le Burkina Faso, sont reconnus « Morts pour la France à titre posthume », une décision prise le 18 juin dernier par l'Office national français des combattants et des victimes de guerre.

« Ce geste s'inscrit dans le cadre des commémorations des 80 ans de la Libération de la France comme dans la perspective du 80e anniversaire des évènements de Thiaroye », indique le secrétariat d'État français chargé des anciens combattants, qui ajoute : « C'est une nouvelle étape. C'était essentiel, il est désormais temps de regarder notre histoire comme elle fut. »

Je ne voyais pas l'État ne pas se saisir de cette commémoration. Ces combattants, avant d'être massacrés à Thiaroye, ont combattu aux côtés des soldats français pendant la Seconde Guerre mondiale (...) C'était une reconnaissance qui leur était due.

Aïssata Seck, présidente de l'Association pour la mémoire de l'histoire des tirailleurs sénégalais, réagit à cette décision de l'État français

Officiellement, 35 tirailleurs ont été exécutés le matin du 1er décembre 1944 dans le camp de Thiaroye alors qu'ils réclamaient leurs arriérés de soldes. Mais les historiens ont toujours contesté ce bilan donné, à l'époque, par les autorités françaises. En 2014, à Dakar, le président François Hollande avait rendu officiellement hommage à ces tirailleurs. Emmanuel Macron souhaite que « nous regardions notre histoire en face », indique le secrétariat d'État, qui précise que cette première décision « pourra être complétée dès lors que l'identité exacte d'autres victimes aura pu être établie ».

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