Afrique: Aux Comores, à Madagascar et au Mozambique, 6,2 millions de personnes vulnérables vont bénéficier d'une meilleure préparation financière aux chocs climatiques

Inondation dans les bas quartiers, les habitants font des déménagements dans l’eau.
communiqué de presse

WASHINGTON — Plus de six millions d'habitants des Comores, de Madagascar et du Mozambique vont bénéficier d'un nouveau programme régional de la Banque mondiale qui renforcera la préparation financière des pays d'Afrique de l'Est et australe face aux chocs climatiques. Approuvé aujourd'hui, le Programme régional pour la préparation aux situations d'urgence et un relèvement inclusif (ou REPAIR selon son acronyme en anglais) améliorera la résilience des pays aux évènements climatiques et s'emploiera à mobiliser 205 millions de dollars de capitaux privés pour soutenir cette initiative au cours de sa première phase.

« Nous savons d'expérience qu'il peut être difficile de collecter des fonds immédiatement après une catastrophe. Avec le programme REPAIR, les gouvernements disposeront de financements prévus en amont, prêts à être déboursés lors de la prochaine catastrophe, explique Boutheina Guermazi, directrice de l'intégration régionale pour l'Afrique et le Moyen-Orient à la Banque mondiale. La rapidité de la réponse est en effet cruciale pour sauver des vies, protéger les moyens de subsistance et permettre une reprise sans exclus. »

Pour améliorer l'adaptation aux effets du changement climatique, le programme régional mise sur la rapidité, la flexibilité et la durabilité. Dans le cadre du programme REPAIR, les pays participants bénéficieront d'outils financiers personnalisés, conçus pour leur assurer des financements dans les sept jours suivant une catastrophe climatique. Le programme mettra en place un fonds régional pour les risques climatiques doté d'instruments financiers préétablis pour répondre à des chocs de fréquence et de gravité diverses. En outre, il a pour but d'améliorer l'efficacité et la préparation des systèmes de distribution dans chaque pays, de manière à garantir que l'aide financière puisse atteindre rapidement les populations affectées par une crise climatique.

La nature régionale du programme vise à maximiser des ressources mutualisées et à mobiliser des capitaux privés sur les marchés afin d'accroître la protection financière des pays participants. Une agence spécialisée de l'Union africaine, la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC Limited), le mettra en oeuvre tout en renforçant l'intégration régionale grâce à la mise en place d'une plateforme pérenne, à même de mobiliser des financements à grande échelle pour l'adaptation au climat. Cette stratégie renforce l'efficacité, encourage les pays à partager leurs connaissances et leurs solutions, et améliore la planification, la préparation et la réponse aux catastrophes afin de protéger les communautés vulnérables.

« Nous ne savons jamais qui et comment une catastrophe naturelle va frapper, mais nous savons que les pays d'Afrique australe sont très vulnérables à de tels chocs. Le programme REPAIR leur permettra de réagir avec rapidité et souplesse aux incidents mineurs comme aux crises majeures, en veillant à ce que l'aide financière parvienne rapidement à ceux qui en ont le plus besoin », souligne Idah Z. Pswarayi-Riddihough, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mozambique, Madagascar, Maurice, les Comores et les Seychelles.

REPAIR s'appuie sur les récents rapports nationaux sur le climat et le développement (a) de la région, qui mettent l'accent sur l'importance capitale de l'adaptation et de la résilience au climat pour le développement durable. Les pays d'Afrique de l'Est et d'Afrique australe sont gravement touchés par le changement climatique, qui amplifie la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles telles que les sécheresses, les inondations et les cyclones tropicaux. Ces phénomènes entraînent des pertes humaines et économiques considérables et touchent de manière disproportionnée les communautés les plus pauvres et les femmes, ce qui aggrave la pauvreté et entrave les efforts de développement à long terme. Par exemple, en 2023, le cyclone tropical Freddy a causé à lui seul 507 millions de dollars de dégâts dans la région, ce qui souligne le besoin urgent d'initiatives visant à renforcer la résilience et à atténuer l'impact des catastrophes climatiques dans ces zones vulnérables.

Doté d'un budget de 926 millions de dollars, REPAIR prévoit de s'étendre, d'ici 2031, à neuf autres pays qui ont manifesté leur intérêt. Au total, il vise à mobiliser 795 millions de dollars de capitaux privés pour aider à renforcer la résilience de 24 millions de personnes dans la région.

Ce programme ambitieux est en phase avec la nouvelle panoplie d'outils pour la préparation et la réponse aux crises de la Banque mondiale. Il s'appuie sur l'option de tirage différé pour augmenter le financement préétabli disponible en réponse aux catastrophes. REPAIR vient aussi compléter les projets d'intervention d'urgence conditionnelle de la Banque mondiale, avec une enveloppe pour les chocs modérés, et prévoit des solutions de transfert des risques de catastrophe du secteur privé moyennant une assurance pour les chocs majeurs.

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