L'Ouganda accueille les ministres africains des Finances pour un sommet sur la mobilisation du financement de la lutte contre le changement climatique
La Banque africaine de développement a souligné l'urgence d'une participation accrue du secteur privé au financement de la lutte contre le changement climatique, à l'occasion d'une réunion importante des ministres africains des Finances.
S'exprimant lors de la conférence sur le thème, « Horizons durables : stratégies d'action climatique pour les ministères des Finances en Afrique subsaharienne » (en anglais, "Sustainable Horizons : Climate Action Strategies for Ministries of Finance in Sub-Saharan Africa") organisée à Kampala par la Coalition des ministres des Finances pour l'action climatique (CFMCA), le directeur du Département du changement climatique et de la croissance verte de la Banque africaine de développement, Anthony Nyong, a souligné que le secteur privé a financé moins de 3 % des activités d'adaptation en Afrique entre 2019 et 2022.
« Nous devons mobiliser 213,4 milliards de dollars par an auprès du secteur privé pour combler le déficit de financement de la lutte contre le changement climatique en Afrique d'ici 2030 », a déclaré M. Nyong. Il a identifié les risques d'investissement élevés et les mauvaises notations de crédit comme des obstacles importants à la participation du secteur privé.
M. Nyong s'exprimait lors d'un panel intitulé, « Opportunités et défis uniques pour les ministres africains des Finances », auquel participait également le ministre ougandais de la Planification, M. Amos Lugoloobi, le ministre des Finances de la Sierra Leone, M. Bock Kalokh et le directeur général du Sommet africain sur le climat et directeur général par intérim de l'Alliance mondiale de l'énergie pour les peuples et la planète, M. Joseph Ng'ang'a.
Le ministre Kalokh a souligné le besoin urgent de ressources financières accrues pour mettre en oeuvre les stratégies d'atténuation et d'adaptation d'ici à 2030 ainsi que l'importance des investissements stratégiques pour des économies résilientes, notant qu'un quart des émissions de gaz à effet de serre provient du secteur agricole.
« Avons-nous besoin de preuves supplémentaires avant d'agir ? Devons-nous attendre d'être sous assistance respiratoire avant d'agir ? Il est temps d'agir et nous devons agir maintenant », a déclaré M. Kalokh. Il a appelé les ministères des Finances à donner la priorité au financement de l'action climatique et de l'atténuation des catastrophes, citant l'escalade de la crise climatique et le manque de clarté de l'architecture du financement du climat comme des défis importants.
M. Ng'ang'a a évoqué le rôle central de l'Afrique dans le débat mondial sur le climat, soulignant le potentiel du continent à offrir des solutions plutôt que de se contenter d'être une victime du changement climatique. « Nous avons des ressources ; si nous accédions au financement mondial, nous pourrions apporter des solutions en matière de climat », a-t-il indiqué. Il a exhorté le public à considérer l'action climatique comme une occasion de stimuler le développement économique, de créer des emplois et d'atténuer les effets du changement climatique en Afrique.
En réponse à ces défis, M. Nyong a souligné l'initiative de la Banque africaine de développement, l'Alliance financière africaine sur le changement climatique (AFAC), qui vise à accélérer l'allocation de capitaux pour la résilience climatique de l'Afrique.
L'événement s'est conclu par une insistance collective sur la nécessité d'une action immédiate et stratégique pour faire face au changement climatique en Afrique subsaharienne. Les conclusions ont clairement appelé les ministères des Finances à donner la priorité aux initiatives de résilience climatique et à les financer, le Groupe de la Banque africaine de développement se positionnant comme un facilitateur clé dans la mobilisation des ressources nécessaires et dans l'engagement du secteur privé.
La réunion a été soutenue par Enabel, l'agence de développement du gouvernement fédéral belge, NDC Partnership, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Coalition for Capacity on Climate Action (C3A) et la Banque mondiale.